Bien se prémunir contre le syndrome du choc toxique
Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » s’est penché sur le cas de cinq victimes
Sa rareté ne doit pas faire oublier qu’il sévit toujours, avec des conséquences pouvant être dramatiques : décès, nécrose des extrémités, atteintes cardiaques. En 2017, en France, 24 cas de syndrome du choc toxique lié aux règles (lire l’encadré) ont été détectés. Dans son dernier Bulletin
épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié mardi, l’agence Santé publique France rend compte de cinq affaires qu’elle a étudiées, et qui ont lieu entre 2003 et 2006 en Pays-de-laLoire. L’enjeu : tenter de tirer des enseignements sur cette maladie. Le premier d’entre eux : si les jeunes filles de l’étude ont été victimes du syndrome du choc toxique, c’est qu’elles avaient mal utilisé les tampons. Certaines en portaient toute une nuit, alors qu’il est conseillé d’en changer toutes les quatre à huit heures. « La cinquième patiente, en revanche, a eu ce choc toxique en portant un tampon pendant une durée normale, selon ses dires », relève Bruno Hubert, médecin et responsable d’une antenne régionale de Santé publique France, qui a conduit l’étude. Autre enseignement : ces patientes présentaient un risque accru de récidive. « Leurs analyses sanguines ont révélé qu’elles n’avaient pas d’anticorps contre cette toxine », poursuit Bruno Hubert. L’information est intéressante : 90 % des femmes ont naturellement ces anticorps. Médecin au Centre national de référence des staphylocoques, Gérard Lina mène ainsi une étude pour voir si le microbiote vaginal pourrait expliquer pourquoi certaines femmes sont immunisées, et pas d’autres. Enfin, puisque ce n’est pas la composition du tampon ou de la coupe menstruelle qui est en cause, mais son mésusage, Santé publique France rappelle les bons réflexes. D’abord, « lire les notices d’utilisation, ce qui est rarement fait », regrette le Dr Hubert. Notamment pour savoir combien de temps on peut garder la protection hygiénique. « Une des jeunes filles portait un tampon avant ses règles, ce qui est déconseillé », reprend-il. Mais aussi « se laver les mains avant la pose du tampon, pas simplement après, car on peut avoir des bactéries sur la peau ». Enfin, consulter dès que les symptômes d’une gastro ou de la grippe apparaissent : « Les signes cliniques du syndrome de choc toxique ne sont absolument pas gynécologiques », alerte le Dr Lina.
« Elles n’avaient pas les anticorps contre la toxine. »
Bruno Hubert, médecin à Santé publique France