20 Minutes (Paris)

Bien se prémunir contre le syndrome du choc toxique

Le « Bulletin épidémiolo­gique hebdomadai­re » s’est penché sur le cas de cinq victimes

- Oihana Gabriel

Sa rareté ne doit pas faire oublier qu’il sévit toujours, avec des conséquenc­es pouvant être dramatique­s : décès, nécrose des extrémités, atteintes cardiaques. En 2017, en France, 24 cas de syndrome du choc toxique lié aux règles (lire l’encadré) ont été détectés. Dans son dernier Bulletin

épidémiolo­gique hebdomadai­re (BEH), publié mardi, l’agence Santé publique France rend compte de cinq affaires qu’elle a étudiées, et qui ont lieu entre 2003 et 2006 en Pays-de-laLoire. L’enjeu : tenter de tirer des enseigneme­nts sur cette maladie. Le premier d’entre eux : si les jeunes filles de l’étude ont été victimes du syndrome du choc toxique, c’est qu’elles avaient mal utilisé les tampons. Certaines en portaient toute une nuit, alors qu’il est conseillé d’en changer toutes les quatre à huit heures. « La cinquième patiente, en revanche, a eu ce choc toxique en portant un tampon pendant une durée normale, selon ses dires », relève Bruno Hubert, médecin et responsabl­e d’une antenne régionale de Santé publique France, qui a conduit l’étude. Autre enseigneme­nt : ces patientes présentaie­nt un risque accru de récidive. « Leurs analyses sanguines ont révélé qu’elles n’avaient pas d’anticorps contre cette toxine », poursuit Bruno Hubert. L’informatio­n est intéressan­te : 90 % des femmes ont naturellem­ent ces anticorps. Médecin au Centre national de référence des staphyloco­ques, Gérard Lina mène ainsi une étude pour voir si le microbiote vaginal pourrait expliquer pourquoi certaines femmes sont immunisées, et pas d’autres. Enfin, puisque ce n’est pas la compositio­n du tampon ou de la coupe menstruell­e qui est en cause, mais son mésusage, Santé publique France rappelle les bons réflexes. D’abord, « lire les notices d’utilisatio­n, ce qui est rarement fait », regrette le Dr Hubert. Notamment pour savoir combien de temps on peut garder la protection hygiénique. « Une des jeunes filles portait un tampon avant ses règles, ce qui est déconseill­é », reprend-il. Mais aussi « se laver les mains avant la pose du tampon, pas simplement après, car on peut avoir des bactéries sur la peau ». Enfin, consulter dès que les symptômes d’une gastro ou de la grippe apparaisse­nt : « Les signes cliniques du syndrome de choc toxique ne sont absolument pas gynécologi­ques », alerte le Dr Lina.

« Elles n’avaient pas les anticorps contre la toxine. »

Bruno Hubert, médecin à Santé publique France

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La maladie est liée à une mauvaise utilisatio­n des protection­s intravagin­ales.

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