Quand les nanars se muent en grands classiques
Attaqués de toutes parts à leur sortie en salles, ces nanars sont devenus des classiques
« De la crucifixion à la résurrection ». C’est en ces termes que le réalisateur Paul Verhoeven décrit l’histoire mouvementée de Showgirls, réalisé en 1995. Un plantage commercial total en salles, puis un carton en vidéo, pour compter vingt ans plus tard parmi les oeuvres cultes du cinéaste. Le film diffusé lundi soir sur Arte était considéré à sa sortie comme « l’un des pires films de tous les temps ».
« Showgirls » de Paul Verhoeven. Showgirls relate l’histoire de Nomi Malone, interprétée par Elizabeth Berkley (« Sauvés par le gong »), une jeune femme qui débarque à Las Vegas, caressant le rêve de devenir danseuse. Et alors que les critiques s’en donnent à coeur joie, les Razzies Awards, sortes de contre-Oscars qui couronnent le pire du cinéma, ajoutent leur pierre à l’édifice en nommant
Showgirls dans plus de dix catégories. Paul Verhoeven ira en personne récuperer deux prix, celui du « pire film » et celui de « pire réalisateur ». Mais l’oeuvre de Verhoeven n’est pas la seule à avoir cette étiquette de superbe nanar.
« The Room » de Tommy Wiseau. Bide absolu à sa sortie en 2003,
The Room, l’histoire d’un triangle amoureux, réalisé par Tommy Wiseau, a lui aussi eu droit à sa réhabilitation foudroyante. « Il est toujours considéré comme un nanar mais on lui attribue des qualités, et le film rencontre un plebiscite tardif », estime François Cau, auteur de Nanarland (ed. Ankama).
« The Day the Clown Cried » de
Jerry Lewis. Dans un tout autre genre, The Day the Clown Cried est un film réalisé par Jerry Lewis en 1972, à la fois culte et maudit. Une oeuvre inachevée, reniée par son réalisateur, et qui n’est jamais sorti en salles. Le film conte l’histoire d’un clown emprisonné dans un camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale, et qui accompagnera des enfants juifs à Auschwitz. Un « film-cauchemar », le caractérise le critique Jean-Michel Frodon sur Slate.
Et demain ? Nominé dans trois catégories des Razzies Awards 2018 (« pire réalisateur », « pire acteur dans un second rôle » et « pire actrice »),
Mother ! du réalisateur Darren Aronofsky, sorti en septembre, a une chance de devenir culte. Le film a violemment divisé la critique à sa sortie. Un bon présage ?