Le logement social prend place dans les parkings
A Paris, d’anciens parkings sont transformés en logements sociaux design
Trop de voitures et pas assez de logements. Pour remédier à ces deux phénomènes, la mairie de Paris mène actuellement de front 10 projets de transformation de parkings aériens en logements sociaux ou privés. Mardi, au 151, rue du Faubourg-Poissonnière (9e), un ensemble de 34 logements sociaux a été inauguré dans un parking aérien datant de 1926. Sur la parcelle de 775 m2, on trouve trois bâtiments autour d’une cour intérieure, dont un garage automobile et son parking aérien, cédé par la Ville de Paris à Elogie-Siemp, bailleur social, afin de réaliser deux locaux d’activités et des logements familiaux. La taille de ceux-ci varie de 32 à 94 m2. Dans les plus grands, véranda, cuisine équipée, parquet au sol et grandes verrières de type industriel font rêver. Le style « loft industriel » transparaît partout. De l’ancien parking aérien, poutres en béton et façades recouvertes d’inox ont été conservées afin de garder le charme historique du lieu. Dans la cour intérieure se trouvent des grilles d’arbres bien connues des Parisiens, données par la ville. C’est l’agence d’architecture Laurent Niget qui a transformé le site via « un travail collaboratif » et dans une « logique de la ville qui reprend ce que la voiture lui a pris ».
Ecoresponsable
Les appartements ont été conçus selon une démarche écoresponsable, qui s’inscrit dans le cadre du plan climat Paris. La société GRDF, dont le siège social est mitoyen, a permis l’installation d’une pompe à chaleur au gaz sur la toiture du bâtiment de l’ancien garage. Déjà occupés à 80 %, les logements sont destinés à des familles aux « revenus modestes », a indiqué Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement. Selon Delphine Bürkli, maire de l’arrondissement, il s’agit d’« une opportunité foncière menée en quatre ans permettant l’instauration d’une nouvelle vie dans ce parking ». Le coût total du projet était de 10 millions d’euros, il a été financé à hauteur de 25 % par la ville de Paris. D’après le cabinet de Ian Brossat, une trentaine de sites potentiels sont déjà identifiés à Paris pour des opérations futures. Certaines sont déjà en cours, comme dans l’ancien garage de la préfecture de police, où 30 000 m2 situés près de la porte de Pantin doivent devenir 157 logements (dont 44 sociaux), ou comme dans cet ancien garage Renault de 5 500 m2 au 2, passage Saint-Pierre (11e).