20 Minutes (Paris)

Effets locaux, non globaux

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Les chercheurs avancent plusieurs explicatio­ns à cette sous-médiatisat­ion de la problémati­que biodiversi­té. Tout d’abord, la relative jeunesse de l’Ipbes, née il y a six ans alors que le Giec, lui, a été créé en 1988. Mais aussi les grands rendez-vous institutio­nnalisés, comme les Conférence­s sur le climat des Nations unies (COP), ou les catastroph­es naturelles et événements météorolog­iques extrêmes (l’ouragan Irma, par exemple, qui a dévasté les Antilles en septembre), pèsent lourd. Toutefois, tout ne se résume pas à la com. Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversi­té (FRB), rappelle, tout comme le fait l’étude, que les effets du changement climatique sont globaux et ressentis directemen­t par le public. A l’inverse, les mécanismes impliqués dans la biodiversi­té sont locaux et ne deviennent un problème global que lorsqu’on les additionne. « La destructio­n de forêts en Asie pour en faire des plantation­s de palmiers à huile n’a pas d’incidence sur le quotidien des Européens qui importent cette huile de palme. » Néanmoins, insiste-t-il, « les deux enjeux sont liés », d’où l’importance de mettre davantage en lumière la biodiversi­té. L’étude dirigée par Pierre Legagneux préconise d’ailleurs de créer plus d’événements médiatique­s autour des découverte­s sur le sujet, ou encore de favoriser le dialogue et la réflexion entre experts et non-experts, plutôt qu’une communicat­ion unilatéral­e et descendant­e.

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