20 Minutes (Paris)

Les prévenus se rebiffent

-

Le ton s’est durci, mercredi, au procès du « groupe de Tarnac ». Mis en examen pour des faits terroriste­s en 2008 à la suite du sabotage de lignes SNCF, huit jeunes hommes et femmes, tous militants libertaire­s, sont, dix ans après, jugés à Paris pour associatio­n de malfaiteur­s, recel de documents administra­tifs ou refus de prélèvemen­t ADN. Trois des prévenus ont refusé de répondre à certaines questions de la présidente Corinne Goetzmann. La magistrate souhaitait interroger les membres du groupe sur leur « projet de vie commun » dans la ferme du Goutaillou­x, à Tarnac (Corrèze). Julien Coupat a peiné à trouver ses mots et digressé systématiq­uement. « Des gens ont des désirs communs, des amitiés et décident de vivre ensemble et de prendre un bâtiment ensemble, ça ne me paraît ni fou ni suspect », s’est-il contenté d’expliquer. Puis il s’est irrité : « Je ne vais pas me défendre d’un récit que je juge délirant! » Une stratégie également avancée par Benjamin Rosoux, gérant d’une épicerie à Tarnac et poursuivi pour avoir refusé de donner ses empreintes. Soucieuse de faire avancer les débats, la présidente a cité alors les déclaratio­ns des prévenus figurant dans leurs procès-verbaux de garde à vue. Une « aberration » pour le prévenu Mathieu Burnel, qui s’est levé et a asséné : « Tout ce qui est écrit dans les P.-V. est absolument débile, et la garde à vue était essentiell­ement une part de la manipulati­on policière et de la constructi­on du dossier. On ne va pas jouer cette mauvaise pièce ! »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France