Un « océan » de déchets a envahi la plaine
Elus et riverains exigent le nettoyage d’une décharge sauvage des Yvelines
A moins de trente kilomètres de Paris, il y a la mer. Une mer de déchets. Bois, pneus, baignoires, tuiles, carcasses de voitures, etc., aujourd’hui, plus de 5 000 t d’éléments visibles recouvriraient la plaine située entre les communes de Carrières-sous-Poissy, Triel-surSeine et Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines. Il y a plus de dix ans, le site a été rendu impropre à l’agriculture avec la découverte de métaux lourds dans le sol. Ces derniers provenaient des effluents (eau véhiculant une certaine charge polluante) de la Seine. Des groupes d’individus (gens du voyage, personnes en situation de précarité, etc.) s’y sont alors peu à peu installés. S’il est difficile de connaître les véritables responsables de cette multiplication de détritus, certains accusent des entreprises du bâtiment et des particuliers d’être venus y jeter leurs ordures. « Il faut absolument réagir maintenant, même si la disparition de ces déchets risque de prendre plusieurs années, détaille Bruno Millienne, député de la neuvième circonscription des Yvelines. Le gouvernement s’est emparé du dossier sérieusement la semaine passée. » Le ministère de la Transition écologique et solidaire a en effet remonté l’ensemble de l’historique de cet amassement et cherche des solutions. Contactée, la préfecture des Yvelines n’a pas répondu aux questions de 20 Minutes. En attendant, les riverains se mobilisent. « Cela ne peut plus durer, il faut que les gens sachent ce qu’il y a ici », s’insurge Alban Bernard. Cet habitant de Carrières-sous-Poissy a découvert il y a peu (le 27 janvier) ce qu’il appelle un « océan de terreur », qui « représente sept terrains de football ». Depuis, via la page Facebook Déchargeons la Plaine, il poste des photos et des vidéos rendant compte de l’ampleur des dégâts. Il a aussi réalisé une cartographie où il répertorie pas moins de soixante et une zones de déchets. La pétition qu’il a lancée à destination de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, et des élus de Carrièressous-Poissy, Triel-sur-Seine et Chanteloup-les-Vignes, réclame la remise en état de la plaine. Elle a à ce jour recueilli près de 1800 signatures. Alban Bernard prévoit par ailleurs une deuxième journée de mobilisation contre les déchets, samedi 31 mars, à 10 h 45, à Carrières-sous-Poissy.