20 Minutes (Paris)

POLITIQUE Promis, il n’y aura pas de fraude électorale au PS

Le PS, qui s’apprête à élire son nouveau chef, a tout fait pour limiter les risques de fraude

- Thibaut Le Gal

Un militant souffle : « S’il y a des problèmes de fraude, cette fois, on ne s’en relèvera pas. » Le spectre de la triche plane à nouveau au-dessus des socialiste­s, qui s’apprêtent à élire leur nouveau chef. Les adhérents sont appelés aux urnes ce jeudi pour départager Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel – le nom du premier secrétaire sera connu le 29 mars. Depuis plusieurs semaines, les candidats eux-mêmes mettent en garde contre les « irrégulari­tés » et autres bidouillag­es des précédents congrès. Le 2 mars, en déplacemen­t à Marseille, le chef de file des députés PS à l’Assemblée nationale, Olivier Faure, dénonçait des sections où « les cartes se multiplien­t comme d’autres multiplien­t les pains ». Un permanent de la fédération rappelle, lui, que « la triche était avérée [au congrès de Reims] en 2008. La fédération des Bouches-du-Rhône a eu le malheur d’envoyer ses résultats favorables à Ségolène Royal avant la fédé du Nord, ce qui leur a permis d’ajuster leurs chiffres pour que Martine Aubry repasse en tête. » Mais « les pratiques ont changé », affirme l’ex-député Philippe Doucet, partisan d’Olivier Faure. « Il pourrait y avoir à quelques endroits des problèmes pratiques d’organisati­on, car nous sommes affaiblis sur certains territoire­s et qu’il y a quand même de la paperasse à faire remonter, mais il n’y a plus de logique de triche. Personne n’y a intérêt. Le premier qui déconne, on est tous morts. »

Un contrôle « strict »

Pour limiter les risques de fraude, les résultats collectés par les fédération­s remonteron­t de manière informatiq­ue à Solférino tout au long de la soirée. Des représenta­nts des quatre candidats seront réunis devant un écran dans une « war room » pour contrôler l’ensemble. De même, pour éviter les adhérents fantômes, un contrôle plus « strict » a été entériné. Les votants devront avoir versé leur cotisation 2018 par chèque ou carte bleue, personnell­ement, et, s’ils régularise­nt leur situation le jour du vote, ils ne pourront le faire que par chèque. « Cela permet d’éviter ce qu’on appelle les “militants alimentair­es”, quand les barons locaux paient à la place des militants n’étant pas à jour de leur cotisation », assure un mandataire parisien d’Emmanuel Maurel. « Dans certaines sections, on sait qu’il se passe des choses pas vraiment nettes, mais ce n’est pas le cas à Paris. Le PS est aujourd’hui tellement affaibli qu’il y a moins à craindre. On sait bien que le vainqueur ne sera pas dès demain propulsé candidat à la présidenti­elle. »

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Le congrès de Reims en 2008 avait été entaché d’irrégulari­tés.

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