Les survivalistes posent leurs sacs à la Villette
Le premier salon du genre a lieu ce week-end
Permaculture, couteaux, énergies renouvelables, gestes de premiers secours, plantes sauvages… Ces pratiques seront abordées lors du Salon du survivalisme, qui commence ce vendredi au Paris Event Center, porte de la Villette (19e). Cette première en France sera l’occasion pour ses organisateurs de faire changer le regard du grand public sur un concept qu’ils trouvent trop souvent caricaturé, dans les médias notamment. « L’image du survivaliste belliqueux, passionné d’armes et qui se construit un bunker au fond de son jardin où il entasse des boîtes de conserve » ne colle pas à la réalité, insiste Clément Champault, cofondateur de l’événement.
« Se préparer au pire »
Certes, « il existe encore aujourd’hui un survivalisme fanatique, d’extrême droite, passionné d’armes, observe Bertrand Vidal, sociologue au Laboratoire d’études et de recherches sociologiques et ethnologiques de Montpellier et auteur de l’ouvrage Les Survivalistes,à paraître le 20 avril (éd. Arkhé). C’est le survivalisme des origines, tel qu’il a été théorisé aux Etats-Unis dans les années 1960 par Kurt Saxon (…), pour dire que la civilisation allait mal et qu’il fallait se préparer au pire. » Mais, aujourd’hui, au survivaliste le sociologue préfère le terme « prepper », « celui qui se prépare à une catastrophe, non plus nucléaire, mais environnementale, économique, technologique ». Un portrait dans lequel ne se retrouve pas Alban Cambe, entre autres auteur du guide Nature Aventure Survie : « Toute personne qui cherche à acquérir un peu d’autonomie vis-à-vis de la société fait du survivalisme. Celui qui installe des panneaux solaires sur le toit de sa maison, par exemple. » Ainsi, « nous parlerons d’un éventail large de catastrophes plausibles, mais en s’attardant surtout sur les façons positives de s’y préparer », promet Clément Champault, dont le but reste de « dédiaboliser le survivalisme ».