Le temps ne leur a pas fait de fleur
L’hiver, coriace, a eu des conséquences sur la production des cultivateurs de la région
Le froid fait fi du calendrier. Malgré l’arrivée officielle du printemps, il y a déjà bientôt une semaine, des températures en dessous des normales de saison se sont maintenues à Paris et en Ile-deFrance. Ce qui n’a pas été sans conséquences sur la production de certains cultivateurs. « Les intempéries ont fortement retardé notre production, témoigne Jean Coibion, maraîcher à Faremoutiers (Seine-et-Marne). Certains de nos choux ont gelé et la pluie a rendu les terres inaccessibles. A cette période de l’année, les premières carottes, les pommes de terre et les oignons devraient d’ores et déjà être plantés. » Pour faire face à des pertes abondantes, le producteur a augmenté le tarif de certains de ses produits, après négociation avec ses clients. Il a aussi décidé de recourir aux voiles de protection, pour conserver le goût de ses fruits et de ses légumes de saison. A Jouarre, chez les propriétaires de La cueillette de Nolongues, la pluie a bien provoqué quelques dégâts, avec la formation de lacs au coeur des champs de blé et de betteraves. Mais « nos fruits et légumes n’étant pas encore en fleurs, la cueillette n’a pas commencé, explique Christophe Charpentier. Grâce à ce retard, le gel n’a pas dévasté notre production. »
Manque de luminosité
Bernard Dubois, horticulteur et créateur des serres Dubois, à Rosny-surSeine (Yvelines), est inquiet. Le manque de luminosité a entraîné « un ralentissement de la floraison et de la baisse des commandes de fleurs. Lorsqu’il ne fait pas beau, les acheteurs potentiels ne consomment plus. Tout comme les plantes, ils n’ont pas le moral. » Bernard Dubois n’envisage pas pour autant de revaloriser ses prix. En ville aussi, le froid a eu des conséquences sur la nature. Au sein de la résidence La Grange-aux-Belles, dans le 10e arrondissement de Paris, Le jardin des poètes s’inscrit comme un espace vert partagé, que les habitants du quartier qui y cultivent plantes, légumes, et fruits, ont su protéger. « Grâce à nos bacs sacs et à nos bacs en bois surélevés, le froid n’a eu aucun impact sur nos plantations », assure la responsable. Et trois ou quatre bénévoles continuent d’entretenir chaque jour avec soin les légumes et les fleurs. Que l’on se rassure, MétéoFrance prévoit une amélioration de la situation dès cette semaine, avec des températures qui devraient atteindre les normes habituelles pour une fin mars.