20 Minutes (Paris)

Sarkozy et son aide à Neymar

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L’ouvrage revient longuement sur les mécanismes à l’oeuvre derrière le transfert de Neymar à l’été 2017, notamment le rôle joué par l’agent Pini Zahavi, qui a servi d’intermédia­ire entre le clan du Brésilien et Antero Henrique. Le directeur sportif du PSG avait, si l’on en croit les auteurs, conclu l’accord en juin. La fameuse photo avec le (Il reste) de Piqué n’a rien changé. Mais il faudra attendre que le montage financier soit validé par le Qatar et la France, avec le coup de main de Nicolas Sarkozy.

« Au même moment [celui de la photo publiée par Piqué], Henrique et Zahavi se font plaisir dans un carré privilégié de l’Hôtel national des Arts et Métiers à Paris. (…) L’Israélien, informé du commentair­e de Piqué, laisse échapper quelques noms d’oiseaux. Des gens haut placés demandent aux Qatariens d’accélérer. Nicolas Sarkozy s’implique aussi en activant ses réseaux au ministère des Sports. L’ancien président fait du lobbying, afin que l’Etat ne se penche pas trop sur le montage financier, donc les taxes. Il est prévu au départ que le joueur ne paie pas d’impôt sur le revenu à hauteur de 50 % pendant cinq ans. » La gestion de la blessure de Neymar et l’éliminatio­n face au Real ont remis au centre du jeu la question de la faiblesse de l’institutio­n PSG. Paris United n’y répond pas vraiment, mais il indique que le club n’a pas cédé à tous les caprices du clan de Neymar, même aux moments de grande tension provoqués par le penaltygat­e. C’est d’ailleurs le rapprochem­ent progressif entre Cavani et Neymar qui a permis de freiner les exigences de Neymar père, très présent dans le vestiaire.

« Lorsque les tensions naissaient, les proches de Cavani indiquaien­t que ce dernier pourrait partir en 2018, alors que Neymar Senior soumettait le nom de Coutinho au club, avec le replacemen­t de Mbappé en pointe. Petit pêle-mêle de ses doléances : réintégrer Ben Arfa, que son fils trouve performant, faire jouer Lucas plus souvent. Titularise­r Trapp, qui possède une compagne brésilienn­e. Puis laisser les penaltys à son fils. Jugé “fou” par Henrique, le père de la star est géré au quotidien par Zahavi. Il calme parfois le clan Neymar, qui prend trop de place. » choc à Madrid le matin du match (le 14 février). Une décision mûrement réfléchie par Unai Emery, qui a préféré débrancher son portable pour ne pas avoir à s’en expliquer avec Nasser al-Khelaïfi, averti de l’affront fait à son capitaine dans la minute. Une défiance qui remonte à la fameuse déroute de Barcelone, où l’entraîneur espagnol avait hésité à titularise­r Kimpembe, impérial au match aller au Parc des Princes (4-0). « Deux jours après la défaite [6-1 à Barcelone], Emery est allé à la rencontre de Kimpembe, qu’il estime énormément, pour lui expliquer qu’il aurait dû le titularise­r. Le coach espagnol a même pris un tableau, expliquant au joueur qu’il avait les meilleures statistiqu­es parmi les trois défenseurs centraux du club. Qu’il avait longuement hésité à l’aligner jusqu’au dernier moment. Qu’avec le recul, il s’était trompé. Il ne voulait pas perdre son groupe, d’une part, en laissant son capitaine de côté. De l’autre, son adjoint, Carcedo, craignait le carton rouge. Son agressivit­é sur le porteur de balle peut desservir l’équipe. Au bout de vingt minutes, Emery veut le faire rentrer. Carcedo l’en dissuade pour ces raisons. » La figure tutélaire d’Ibrahimovi­c hante parfois certains coins de pages. Depuis le départ du Suédois, qui avait contribué à profession­naliser le club à tous les étages, l’ambiance de travail se serait largement détériorée. Pas par la faute de l’entraîneur, qui s’étonnait encore récemment de voir autant de personnes circuler au Camp des Loges les jours d’entraîneme­nt. Des habitudes qui ont du mal à disparaîtr­e, comme la culture de la chicha, très présente au PSG, comme dans beaucoup d’autres vestiaires de Ligue 1.

« Comment qualifier les joueurs qui cachent des chichas dans leur casier d’entraîneme­nt? A part quelques exceptions, tous les joueurs en possèdent une. Le staff se lamente de se retrouver régulièrem­ent à faire la chasse. S’il n’y a pas forcément de lien direct, on ne peut pas dire que la chicha aide les poumons. Emery trouve, par exemple, que Rabiot stagne dans le domaine physique, alors qu’il est normalemen­t capable d’avoir une activité monstrueus­e sur le terrain. (…) On retrouve parfois le chevelu dans sa chicha préférée, porte Maillot. Il possède même un service de chicha à domicile. »

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