20 Minutes (Paris)

Le milieu de la nuit réclame l’aide des autorités

Une recrudesce­nce d’intoxicati­ons au GHB a été constatée

- Benjamin Chapon

in décembre aux Nuits fauves, (13e), mi-mars au Petit Bain (13e), puis au Rex Club (2e)… En quelques semaines, plusieurs cas d’intoxicati­ons graves au GHB et au GBL, dites drogues du violeur, ont été recensés dans ou aux abords d’établissem­ents nocturnes de la capitale. Ce qui a poussé il y a quelques jours le Collectif action nuit (CAN), qui regroupe les exploitant­s de lieux festifs, de vie et de diffusion culturelle, à alerter les ministres de l’Intérieur et de la Santé, Gérard Collomb et Agnès Buzyn.

Démarche vertueuse

Souvent accusés de fermer les yeux sur les prises de drogues dans leurs établissem­ents, les membres du CAN estiment au contraire être dans une démarche vertueuse. « Nous avons structuré notre activité pour répondre à notre obligation légale », insiste Christophe Vix-Gras, porte-parole du CAN. Les exploitant­s sont en effet responsabl­es de ce qu’il se passe dans leurs établissem­ents. S’ils ne mettent pas en place les mesures de sécurité adéquates, ils peuvent, par exemple, être poursuivis pour complicité passive de trafic de drogue. « On ne fuit pas notre responsabi­lité, insiste le porteparol­e, mais on ne peut pas payer un dirigeable qui ferait passer le message : “Faites gaffe au GHB et au GBL”. N’y aurait-il pas une meilleure politique publique à mettre en place ? » Outre des campagnes d’informatio­n grand public, le collectif souhaite l’organisati­on d’une table ronde sur le sujet, avec notamment les associatio­ns de prévention sur le terrain. « Le produit est très facilement accessible sur Internet, et ce n’est pas nécessaire­ment dans nos établissem­ents, mais aussi sur la voie publique, que les consommate­urs sont en danger. » Il réclame aussi la fouille des clients par des agents de sécurité agréés par le ministère de l’Intérieur, « car nos propres agents ne sont pas habilités à faire des fouilles, par exemple. Et on ne peut appeler la police qu’en cas de flagrant délit de trafic ou de consommati­on. »

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Les établissem­ents assurent ne pas fuir leurs responsabi­lités.

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