Le Val-de-Marne fait aussi payer les deux-roues
Les pilotes de deux-roues doivent payer pour se garer
Une délégation de compétence désormais concrète. Depuis le 1er janvier, l’Etat a confié la gestion du stationnement aux collectivités locales. Et, pour la première fois en France, dès ce mardi à Vincennes et Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), les pilotes de deux et trois-roues devront passer à la caisse.
Du « racket » pour certains
Maire de Vincennes, Charlotte LibertAlbanel (UDI) souligne auprès de l’AFP qu’il ne s’agit « pas d’une mesure antideux-roues ». Dans sa commune, ces engins étant « de plus en plus nombreux », il semblait « assez normal de les faire contribuer », précise-t-elle. Huit cents places ont donc été aménagées. A Charenton-le-Pont, où près de 500 places ont déjà été créées, la mairie (LR) indique avoir voulu répondre à une demande des administrés, « qui souhaitaient des actions concrètes » pour mieux maîtriser le stationnement des deux-roues qui, « depuis trop d’années, empiètent sur les espaces réservés aux piétons ». De quoi agacer la Fédération française des motards en colère (FFMC), qui a manifesté à deux reprises ces dernières semaines à Vincennes. « Ces villes ont mis [cette mesure] en place sans aucune concertation avec les associations », affirme Jean-Marc Belotti, coordinateur de l’antenne parisienne de la FFMC, qui n’hésite pas à parler de « racket ». A ses yeux, les scootéristes et motards apportent une « plus-value », en ce sens que « leur mode de transport fluidifie la circulation ». La FFMC prévoit d’ores et déjà une mobilisation mi-avril et appelle « au boycott des villes qui appliquent la mesure, notamment en évitant de s’y rendre pour faire ses courses ». D’autres communes pourraient-elles emboîter le pas à Vincennes et Charenton-le-Pont? Si, dans la capitale, où 96000 deux-roues circulent chaque jour, la question du stationnement payant n’est « pas à l’ordre du jour », indique la Mairie, Strasbourg, elle, observe « avec intérêt la mesure », rapporte Le Parisien. « En matière d’occupation anarchique des trottoirs par les deux-roues, nous sommes loin de la situation francilienne », remarque Jean-Baptiste Gernet, l’adjoint (DVG) au maire chargé des mobilités alternatives. Mais, si un jour le problème se posait, « je n’exclurais pas le stationnement payant », a-t-il averti.