Le roi des forains tente de mettre Hidalgo hors jeu
Des milliers de tracts anti-Hidalgo ont été distribués
En roue libre, le roi des forains Marcel Campion? Le premier numéro de « Paris libéré » – du nom de son mouvement politique lancé en début d’année – frappe d’entrée de jeu. Quatre cent cinquante mille exemplaires de ce tract de quatre pages anti-Hidalgo ont été distribués dans les boîtes aux lettres parisiennes, ces derniers jours. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Marcel Campion, en conflit ouvert avec la Mairie de Paris depuis plusieurs mois, règle ses comptes. « J’accuse », note-t-il en introduction.
Peser sur le scrutin de 2020
Pêle-mêle, il « accuse » donc Anne Hidalgo « de lâcheté », Bruno Julliard, premier adjoint, « de mentir et de changer de discours ». Même sentence pour Mathias Vicherat, l’ancien directeur de cabinet de la maire PS. Des lignes et des lignes sur l’annulation du marché de Noël, de la fin de la grande roue place de la Concorde, entrecoupées d’un sondage (sur la grande roue), d’une publicité (pour la foire du Trône), de dessins et d’une caricature d’Anne Hidalgo en Pinocchio. Tout « un programme », défendu bec et ongles par Marcel Campion, adepte depuis un certain temps de référés en urgence, plaintes et manifestations. « L’idée de ce numéro m’est venue, car j’avais une histoire à raconter et j’en avais marre que les journalistes n’en retiennent que la moitié dans leurs articles », tacle-t-il. A la Mairie de Paris, contactée par
20 Minutes, on ne fait aucun commentaire sur cette attaque, mais on rappelle le dernier volet judiciaire qui oppose les deux parties. En l’occurrence, le tribunal administratif de Paris a rejeté le recours de Marcel Campion, qui conteste la décision de la Ville de ne plus maintenir sa grande roue place de la Concorde. Alors, y a-t-il d’autres objectifs derrière ce tract ? Marcel Campion l’assure, il ne sera pas candidat aux prochaines élections municipales à Paris. Paris libéré n’est « pas un parti, mais la voix des sansvoix », indique le site Internet de ce « mouvement démocratique ». « Car nous appelons surtout les gens à voter. Ils gueulent, mais ils ne votent pas », explique celui qui veut, avec d’autres Parisiens, peser sur l’échéance électorale de 2020, et les candidats qui s’y présenteront. « Nous serons porteurs des voix que l’on n’entend pas habituellement à l’encontre des professionnels de la politique », note celui qui prévoit de sortir le prochain « numéro » de « Paris libéré » en juin. « Et là, il y aura plus d’informations parisiennes », prévient-il, en précisant qu’il espère tenir ce rythme de publication jusqu’aux élections.