Dans toute l’Ile-de-France ?
Ce système de troc de logements sociaux existe déjà à Grenoble, Toulouse ou Montreuil. Dans la capitale, plusieurs dizaines de bailleurs sociaux gèrent les 200 000 logements où vivent 450000 personnes. Dans les faits, les trois bailleurs sociaux liés à la Ville de Paris représentent près de 90 % du parc. L’ambition de Ian Brossat est de voir cet échange de logements sociaux entre locataires étendu à l’Ile-deFrance au premier trimestre 2019. « C’est le Meetic du logement social », assène-t-il, content de sa punchline. Mais la Ville ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le droit de vote aux commissions d’attribution des logements sociaux sera en effet bientôt accordé aux Parisiens qui y assistent déjà. Si la mesure, qui doit être testée à partir de juin, est concluante, « elle sera systématisée à la rentrée, annonce Ian Brossat. Les Parisiens contribuent par leurs impôts au budget du logement social, il est logique qu’ils y participent. » Techniquement, deux Parisiens « volontaires et tirés au sort » participeront chaque jeudi à la commission d’attribution des logements sociaux aux côtés de deux élus et de deux représentants des associations. Ils seront formés sur le fonctionnement de la commission en amont pour discuter des 40 à 50 dossiers hebdomadaires. « On attribue plus de 2 000 logements sociaux par an », détaille Ian Brossat. Soit un sixième des attributions annuelles, car les autres sont le fait du préfet, de la région, des mairies d’arrondissement et d’Action logement, l’organisme chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction.