20 Minutes (Paris)

Do Disturb ou l’art de « déranger » au Palais de Tokyo

- Clio Weickert

«Festif, émouvant et profond. » La commissair­e d’exposition Vittoria Matarrese est formelle, il y en aura pour tous les goûts. Pour la quatrième année d’affilée, le Palais de Tokyo, à Paris, ouvre ses portes de ce vendredi à dimanche à Do Disturb, son festival annuel de performanc­e. Le principe? Accueillir pendant trois jours des jeunes artistes émergents des arts vivants du monde entier, qui investiron­t l’intégralit­é de l’institutio­n. Comme son nom l’indique, le festival souhaite « déranger ». « C’est-à-dire changer le regard sur les choses, précise Vittoria Matarrese, et sortir d’une lecture linéaire de la performanc­e muséale. Là, il y a des scènes non frontales et des performanc­es qui durent une minute ou douze heures. Il y a aussi une grande proximité, le public n’est pas tenu à l’écart. C’est une autre expérience de l’art. » Une expérience qui vaut le détour, que l’on soit amateur d’arts vivants, ou non. Car, oui, certaines expérience­s sont carrément « WTF » comme on disait en 2016, et peuvent dans un premier temps laisser pantois. Mais parfois, ça fait du bien.

Tabous et frissons

20 Minutes a pu découvrir en amont du festival quelques-unes de ces performanc­es. Avec Death Yourself, Mathias Garcia propose aux visiteurs de s’installer dans un cercueil, pendant que ses proches s’assoient à ses côtés et expriment leurs émotions et leurs opinions concernant le défunt. L’artiste touche ici à un tabou, et la simple vue de cette boîte provoque des frissons. Un parti pris intéressan­t, d’autant que la mise en scène est relativeme­nt glaçante. En résumé, une oeuvre déroutante et dérangeant­e. Dans Rite, Florence Peake réinterprè­te Le Sacre du printemps de Stravinsky, toute nue et dans la boue. Pourquoi pas, finalement? « Florence Peake transpose le ballet dans ce qu’elle décrit comme une “sculpture performati­ve” », décrit le communiqué. Au moins, l’artiste a l’audace de danser nue dans la boue sans se soucier des autres, et ça ne ferait de mal à personne d’en faire de même.

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L’artiste Florence Peake réinterprè­te Le Sacre du printemps nue dans la boue.

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