La base donne sa chance à Faure
A Aubervilliers, les chrysanthèmes n’ont pas encore remplacé les roses. Le Parti socialiste s’est réuni en congrès le week-end passé en Seine-Saint-Denis pour prouver qu’il était en pleine « renaissance ». « On était dans le creux de la vague, reconnaît Jean, militant breton. Passer d’environ 300 députés à 30 a été difficile, mais nous sommes justement là pour relever le parti, le redynamiser. » JeanMarc, encarté depuis 1976, abonde : « Huit mois d’hémorragie, on n’en sort pas indemne. Ça déstabilise, même les vieux militants comme moi. Mais le PS, c’est une histoire, on ne l’efface pas comme ça. » Marie-Edith, elle, attend du « nouveau premier secrétaire qu’il donne une forte impulsion, qu’il entretienne notre motivation ». Pour ce faire, à la tribune, Olivier Faure a invoqué les ancêtres, Michel Rocard et Henri Emmanuelli, et renvoyé au congrès d’Epinay, en 1971. « Déjà on nous voyait plus morts que vifs. Ce congrès autour de François Mitterrand fut celui d’un nouveau cycle. » A plusieurs reprises, le député de Seine-et-Marne en a appelé à l’espérance et a évoqué la « foi en l’avenir des socialistes ». Mais ces derniers se sont-ils choisi un bon prophète ? Pendant plus d’une heure trente, le patron du PS a peiné à haranguer la foule, a avalé les mots, dans l’empressement de ceux qui souhaitent en finir vite. « Il compense ses difficultés d’élocution par une pensée fulgurante, observe François, du Pays basque. Il correspond à la situation actuelle, un corps blessé qui est en train de se refaire une santé. »