Bowling, piscine... les naturistes sont dans le game
Bowling, piscine, expo... Les événements naturistes se multiplient dans la capitale
«Lancez vos boules et amusez-vous », annonce Laurent, le président de l’Association des naturistes de Paris (ANP). La semaine passée, les « sanstextile » parisiens ont organisé leur troisième tournoi de bowling dans le plus simple appareil. La soirée, qui a réuni plus d’une centaine de personnes, avait pour objectif de « montrer que, nu, on peut faire beaucoup, tout cassant les stéréotypes », explique Cédric, le vice-président de l’ANP. Et de préciser que « l’on se regarde moins quand on est nu parmi des nus ». Tournoi de bowling, piscine (RogerLe-Gall, 12e ), dîner au restaurant (O Naturel, dans le 12e également), bientôt une visite d’exposition (au Palais de Tokyo, 16e)… depuis un certain temps, les événements naturistes s’enchaînent dans la capitale, sous la houlette de l’ANP, créée en 1953 et affiliée à la Fédération française de naturisme (FFN). « A une époque, il fallait communiquer [sur ces événements], mais de manière à ce que ça ne se sache pas trop, se souvient Cédric. Depuis trois ou quatre ans, il y a une vraie ouverture. Par exemple, les médias parlent davantage du naturisme comme d’un bienêtre et de plus en plus de jeunes le pratiquent. »
Un « électorat important »
En Ile-de-France, la FFN recense 88 000 sans-textile, un chiffre en constante évolution. « Ce n’est pas une tendance, ni une mode, c’est un vrai besoin des citadins », justifie Cédric. Tant et si bien que le vice-président décrète que « l’année 2018 sera celle du naturisme, nous allons bouleverser les habitudes et la pensée ». D’ailleurs, ajoute-t-il, « le naturisme, ce n’est pas que le rapport à la nature, c’est aussi très bon d’un point de vue sociétal. On fait de très bonnes rencontres, notamment en faveur de sa carrière. » Cédric note également que les relations avec les pouvoirs publics s’améliorent. Récemment, la maire de Paris Anne Hidalgo les aurait assurés de son soutien. « Nous ne sommes plus une minorité, insiste Cédric. On montre que nous sommes un électorat important dans Paris. » Prochain objectif : « Interpeller le Premier ministre pour modifier l’article 222-32 », selon lequel l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.