Un lien établi entre cancers et implants mammaires
Certaines prothèses favoriseraient le risque de cancer du système immunitaire
Dix millions de femmes seraient porteuses d’implants mammaires aujourd’hui dans le monde. Si, pour la grande majorité d’entre elles, tout se passe pour le mieux, dans de très rares cas, le port de ces prothèses a déclenché l’apparition d’un lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC), un cancer du système immunitaire. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) vient de donner l’alerte, relève le New
York Times. A l’occasion d’une mise à jour, fin mars, de son site Internet, l’agence de santé américaine a en effet pointé l’existence d’un lien entre le port d’implants mammaires et un risque de LAGC. Un lien que l’Institut national du cancer a, lui, clairement établi. Et, à ce jour en France, 29 cas de LAGC sont recensés. Pour Vladimir Mitz, chirurgien esthétique à Paris et auteur de Chirurgie
esthétique, pour ou contre! (éd. Flammarion), l’apparition de la maladie serait liée « à la texture même de la prothèse ». Plus précisément, à sa membrane extérieure.
Les surfaces texturées
Aujourd’hui, il en existe plusieurs types. Celles qui ont une surface veloutée, et celles qui ont une surface texturée, un peu rugueuse. Ces dernières « ont la cote, car elles permettraient un rendu plus esthétique et un meilleur maintien de l’implant », explique Vladimir Mitz. Le problème, c’est que, justement, leur surface rugueuse « pourrait, chez certaines femmes, provoquer une réaction inflammatoire qui peut conduire, dans des cas rarissimes, à l’apparition d’un lymphome », expose le Dr Mitz. Une autre théorie avance que cette même surface pourrait piéger les bactéries, occasionnant une infection chronique qui pourrait également, à terme, provoquer le cancer, rapporte le New York Times. Pour l’American Society for Aesthetic Plastic Surgery, le LAGC « semble actuellement se développer exclusivement chez les femmes porteuses d’implants texturés ». Mais la FDA, prudente, attend de disposer d’informations complémentaires. Il est donc conseillé aux femmes porteuses de ces implants à surface texturée de surveiller l’apparition éventuelle de symptômes du LAGC, comme « un gonflement anormal du sein autour de l’implant », recommande le Dr Mitz. L’Institut national du cancer insiste, quant à lui, sur l’importance d’un suivi régulier, même en l’absence de symptôme particulier.