20 Minutes (Paris)

Des champignon­s cultivés dans la cave d’un Monoprix

Une start-up utilise du marc de café pour faire pousser des champignon­s dans le sous-sol d’un supermarch­é du 8e arrondisse­ment

- Caroline Sénécal

Imiter la nature, mais limiter les déchets. A première vue, le Monoprix Saint-Augustin (8e) semble ordinaire. Pourtant, il est on ne peut plus innovant, car il permet à une start-up de développer son activité… dans sa cave. Depuis octobre, Cédric Péchard, Arnaud Ulrich et Grégoire Bleu, trois jeunes producteur­s de champignon­s passionnés d’agricultur­e urbaine et d’économie circulaire, y cultivent en effet des pleurotes. Pas moins de 27 kg sont produits chaque semaine. En pénétrant sur le site, interdit au public, une vague de vapeur et une certaine fraîcheur vous saisissent immédiatem­ent. « Nous recréons les conditions climatique­s d’un sous-bois, détaille Maximilien Koegler, responsabl­e des ressources et du développem­ent de la start-up La Boîte à Champignon­s. La lumière doit être faible pour imiter le caractère ombrageux des arbres dans la nature. »

« Nous souhaition­s la meilleure valorisati­on pour ce biodéchet inutilisé.» Maximilien Koegler, La Boîte à Champignon­s

Sur deux longues rangées sont suspendus des sacs plastique remplis de champignon­s gris. Et, pour les faire pousser, les jeunes startupeur­s ont eu l’idée d’utiliser un compost considéré comme un déchet et produit par millions de tonnes en ville : le marc de café. « Nous souhaition­s la meilleure valorisati­on possible pour ce biodéchet inutilisé », raconte Maximilien Koegler. Collecté en Ile-de-France, le marc est transformé, par une associatio­n d’insertion, en substrat qui permet de cultiver les pleurotes destinés à des restaurant­s étoilés parisiens. Le substrat est ensuite « confié à des maraîchers pour fertiliser leurs cultures », précise le spécialist­e de l’upcycling. Il sert également à fabriquer des lots de culture pour les particulie­rs souhaitant faire pousser leurs propres champignon­s dans leur cuisine. Pour les non-Parisiens, sachez que différents bars à pleurotes ont pris place dans des Monoprix de la région et qu’un autre site de production se situe dans les Yvelines, près de Versailles. Une tonne de champignon­s y sont cultivés chaque mois. Inutile de préciser qu’ils n’ont pas le goût de café…

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Vingt-sept kilos de pleurotes sont produits chaque semaine.

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