Le prix du foncier n’aide pas l’habitat coopératif
L’habitat coopératif émerge, mais des obstacles à son développement demeurent
Promouvoir une autre manière d’habiter. Une coopérative d’habitants verra bientôt le jour au centre de l’écoquartier de Saint-Vincent-de-Paul, dans le 14e arrondissement. La Ville de Paris souhaite obtenir 50 % de logements sociaux et 30 % de logements intermédiaires dans ce quartier.
Des compromis à trouver
Si les projets d’habitat coopératif visent à favoriser la mixité sociale, rares sont ceux qui voient le jour. En 2012, sur 300 initiatives en France, seuls 70 projets sont nés. Le concept peine à s’implanter dans Paris, où le foncier reste très élevé. Dans les grandes villes, beaucoup de projets se trouvent finalement pilotés par les municipalités ou des bailleurs sociaux. « Cela s’écarte de la philosophie d’origine de l’habitat coopératif », déplore Patrick Petitjean, coprésident de l’association CoopSVP. Au coeur d’Ivry-sur-Seine, dix appartements et deux locaux sont partagés. « Le plan d’ensemble répond à un besoin : faire de la politique sociale avec l’urbanisme », explique Alain Costes, initiateur du projet conçu en 2000. A la Coop Coteau d’Ivry, le mètre carré s’élève à 2 805 €, contre 4 661 € en moyenne dans cette ville du Valde-Marne. Onze familles issues de classes populaire et moyenne vivent aujourd’hui en collectivité. Le coût de l’aménagement a constitué 20 % de l’opération, soit 735 000 €. Cependant, même en banlieue, les projets sont longs à mettre en place. A Ivry, un compromis entre la mairie, le vendeur du terrain et le cabinet d’architecte a dû être trouvé. Cette opération a nécessité l’engagement personnel des architectes pendant plus de dix ans et n’a débuté qu’en 2013. « Devenir propriétaire à moindre coût reste compliqué, en matière de montage juridique et de financement bancaire, rappelle Alain Costes. Rien ne définit clairement les garanties d’achèvement. »