20 Minutes (Paris)

Le vinyle a une face A tendance... et une face B bobo ? Disquaire Day

Débat Le Disquaire Day, la fête des disquaires indépendan­ts, se tient samedi dans 90 villes en France

- Benjamin Chapon

Comme chaque année depuis 2011, le Disquaire Day, samedi, sera l’occasion, pour les 235 disquaires indépendan­ts participan­ts à l’opération de vendre des disques édités pour l’occasion, inédits, rééditions ou raretés. Depuis huit ans, le vinyle a beaucoup évolué. Le marché est mature, comme on dit en économie. On est bien loin de la poésie des débuts du renouveau du vinyle. Mais alors, le vinyle est-il toujours un truc de bobo ? 20 Minutes fait le point (avec un soupçon de mauvaise foi et de goût de la polémique).

Bobo. Parce que le vinyle reste cher et plutôt inutile dans un monde où toute la musique, ou presque, est disponible en streaming. L’achat d’un vinyle sert surtout à préserver les commerces de proximité, notamment avec le développem­ent des boutiques-disquaires, des lieux mixtes qui ne vendent pas que des disques. « Certains ont un bar, d’autres vendent des meubles d’occasion, nous on a monté un label, mais il faut forcément une activité connexe pour survivre », explique Bernard Ducayron, disquaire parisien à Souffle Continu. Par ailleurs, on trouve surtout du rock en vinyle. Du moins pendant le Disquaire Day. « J’aimerais que certains segments soient mieux représenté­s, comme le jazz et le classique », confie Pascal Bussy, organisate­ur de l’événement.

Pas bobo. Parce que la galette de disque n’est plus à la mode. « Le vinyle n’est plus seulement un objet vintage et nostalgiqu­e, explique Pascal Bussy. Les deux segments les plus porteurs [du marché de la musique] actuelleme­nt sont le vinyle et le streaming. » Et ce n’est pas qu’un truc de Parisiens : des disquaires de 90 villes participen­t au Disquaire Day 2018. Depuis sa création, plus 1 000 artistes se sont associés d’une manière ou d’une autre (édition d’inédits, dédicaces, showcases, DJ sets…) au rendez-vous.

Le bilan. Difficile de se faire une opinion. Le vinyle n’est clairement plus un objet de brocante chic, mais n’est pas encore tout à fait sorti de sa niche. Mais, finalement, bobo ou pas, on s’en moque un peu.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France