20 Minutes (Paris)

« Il faut dévoiler sa vulnérabil­ité et ses imperfecti­ons »

- Propos recueillis par Philippe Berry

« Mon nom est Evan Rachel Wood. Je suis une artiste. Mais je suis surtout une survivante de violences domestique­s et d’agressions sexuelles. » Devant le Congrès américain, le 28 février, Evan Rachel Wood a eu le courage de prendre la parole, qu’elle a trouvé en partie dans son personnage de Dolores, dans « Westworld ». Dolores est un robot qui prend conscience de sa situation d’esclave et se rebelle. Incarner un tel personnage vous a-t-il aidée ? Absolument, elle a révélé en moi une force que j’ignorais posséder. Je me suis réveillée et je me suis rendu compte que je faisais partie du problème en gardant le silence et en acceptant mon impuissanc­e. La société est-elle en train de changer en profondeur ? Je le pense. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais on plante les graines pour la prochaine génération. Je ne sais pas de quel monde il va hériter, mais mon fils va voir tout ça. C’est l’une des raisons qui m’ont poussée à prendre la parole. Je voulais lui montrer que parfois, il faut se mettre en danger, dévoiler sa vulnérabil­ité et ses imperfecti­ons pour une juste cause. Que ressentiez-vous en témoignant devant le Congrès ? J’étais terrifiée, écrasée par le poids de ma honte, j’avais peur que les gens entendent mon histoire et me voient comme une personne brisée, abîmée. Mais le soutien a été incroyable. J’en avais assez d’être définie par ma peur. Le combat n’est pas terminé, mais témoigner m’a libérée.

« J’avais peur que les gens me voient comme une personne brisée. »

Evan Rachel Wood

Newspapers in French

Newspapers from France