« Maintenant, on vit dans la légalité »
Ils avaient été expropriés de leurs terres début 2013, mais avaient toujours refusé de partir malgré les menaces d’expulsion. Les quatre agriculteurs « historiques » de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont été officiellement régularisés par l’Etat mardi. Trois mois après l’abandon officiel du projet d’aéroport, la préfecture de Loire-Atlantique a en effet signé avec eux des conventions d’occupation précaire. En clair, ils deviennent locataires de l’Etat qui les autorise à exploiter pleinement leurs terres. Ils pourront devenir propriétaires dans quelques semaines, « le temps de clarifier la situation foncière sur la zone», indique la préfecture. «C’est un jour important, commente Sylvain Fresneau, éleveur laitier. On était squatteurs dans notre propre maison. On payait les ramassages d’ordures, l’eau, et on était quand même squatteurs. Maintenant, on travaille et vit dans la légalité. » « Il y a un peu d’émotion, confie Joël Bizeul, éleveur de bovins. Je suis allé au bout de mes convictions. Ça valait le coup.» Sylvie Thébault, dont le mari a fait une grève de la faim en 2012 contre le projet d’aéroport, est, elle aussi, «satisfaite». Elle aspire maintenant «à retrouver de la sérénité» avec le « départ des forces de l’ordre le plus vite possible ». Plus de 2 000 gendarmes mobiles sont encore sur place afin de sécuriser la ZAD.
A ce jour, une quarantaine de projets agricoles et artisanaux ont été déposés par des occupants de la ZAD en vue d’obtenir une régularisation.