L’homme d’affaires Vincent Bolloré mis en examen
L’homme d’affaires breton est soupçonné dans une affaire de corruption
Vincent Bolloré a été mis en examen, mercredi soir à Paris. L’industriel avait été déféré devant les juges plus tôt dans la journée, avec deux autres responsables du groupe, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent. Encore aux commandes du groupe Bolloré, l’industriel breton, qui a récemment cédé les rênes de Vivendi à son fils Yannick Bolloré, avait été placé en garde à vue mardi matin dans les locaux de la police anticorruption à Nanterre (Hauts-de-Seine). Le porte-parole de l’homme d’affaires n’a pas précisé les chefs de mise en examen qui pèsent sur le milliardaire de 66 ans, qui a quitté le bureau des juges sans être soumis aux obligations d’un contrôle judiciaire. « Vincent Bolloré, qui reste présumé innocent, pourra avoir enfin accès à ce dossier dont il n’a jamais eu connaissance et répondre à ces accusations infondées », a expliqué son porte-parole dans un communiqué.
«Abus de biens sociaux»
L’enquête, qui vise des soupçons de « corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique », « abus de biens sociaux » et « abus de confiance », est menée par des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. Les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, par l’intermédiaire d’une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection d’Alpha Condé, fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé, peu avant la réélection en 2010 de Faure Gnassingbé. Les deux candidats victorieux s’étaient attaché les services de Havas et de Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de l’agence de publicité. Selon Le Monde, les magistrats soupçonnent Havas d’avoir sous-facturé ses services, afin que le groupe Bolloré décroche ces deux contrats en contrepartie.