«Le soleil tape aussi lors du barbecue»
La dermatologue Catherine Oliveres-Ghouti explique les réflexes à avoir contre le cancer de la peau
Chaque année, près de 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués. A partir de ce lundi et jusqu’à vendredi, 300 dermatologues proposent un dépistage gratuit*. 20 Minutes a rencontré la dermatologue Catherine Oliveres-Ghouti, trésorière du Syndicat national des dermatologues et vénérologues qui lance cette initiative.
Pourquoi organiser cette semaine de dépistage ?
Il y a vingt ans, c’était seulement une journée de dépistage, maintenant, c’est une semaine entière. On va montrer ses dents régulièrement, mais on va plus rarement voir spontanément un dermatologue. Pourtant, tous les ans, on note une augmentation de 10 % des cancers cutanés dans les pays développés.
Comment cela va-t-il se dérouler ?
Les patients peuvent prendre rendez-vous directement sur la plateforme dermatos.fr. Trois cents dermatologues libèrent des plages horaires cette semaine et reçoivent des patients en consultation gratuite exclusivement consacrée à la recherche de cancer cutané.
Quelles sont les personnes les plus vulnérables ?
Celles qui ont des antécédents familiaux, qui ont eu beaucoup de coups de soleil dans l’enfance. Et les habitués des cabines d’UV, qui multiplient par huit le risque de cancer cutané.
Quels sont les bons réflexes à adopter pour éviter ces cancers ?
Primo, il faut regarder régulièrement ses grains de beauté et ne pas oublier certaines zones : la plante des pieds, derrière les oreilles et le cuir chevelu, surtout pour les hommes chauves. Secundo, quand on va au soleil, il faut proscrire l’exposition entre 12 h et 16 h. Si vous ne pouvez pas faire autrement, ce n’est pas une crème solaire qui va vous protéger. On s’équipe donc pour une visite au soleil : tee-shirt, lunettes, chapeau.
Le nombre de cancers de la peau a triplé entre 1980 et 2012, selon l’Institut national du cancer. Comment l’expliquez-vous ?
Ces chiffres sont liés à l’évolution de nos modes de vie. La multiplication des congés a fait que l’accès à la plage s’est démocratisé. Les gens voyagent davantage, et loin, dans des pays tropicaux. Et il y a un problème de méconnaissance des risques. Ils ne se rendent pas compte que le soleil tape aussi lors du barbecue, quand ils tondent la pelouse, pendant le sport.
En vingt ans, avez-vous l’impression que le grand public mesure mieux les risques liés au soleil ?
Cela dépend des endroits, mais certains ont pris conscience des risques. On voit de plus en plus de gens qui mettent des vêtements anti-UV à leurs enfants par exemple. Mais il faut encore marteler le message de prévention.