20 Minutes (Paris)

Les caméras, remède contesté

Le patron de l’AP-HP compte renforcer la vidéosurve­illance pour réduire les violences envers le personnel hospitalie­r, ce qui ne fait pas l’unanimité

-

«Les gens ne viennent pas dans les hôpitaux spécifique­ment pour agresser. S’il y a des agressions, c’est parce que les patients attendent des heures avant d’être pris en charge. » Pour Thierry Amouroux, le porteparol­e du Syndicat national des profession­nels infirmiers (SNPI), l’installati­on de caméras de surveillan­ce ne résoudra pas le problème des violences aux urgences.

C’est pourtant la grande annonce qu’a faite Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans une interview donnée au Parisien. « 40% de caméras supplément­aires d’ici trois ans » ont été promises dans « la plupart des établissem­ents » (Necker, Henri-Mondor, Georges-Pompidou...) et un investisse­ment de près de 30 millions d’euros. Insuffisan­t donc pour le représenta­nt du SNPI, qui pointe un autre problème auquel les caméras ne répondent pas : les personnels soignants agressés reçoivent rarement le soutien de leur direction. « Ce n’est le cas que dans un cas sur quatre, assure Thierry Amouroux. Par exemple, chez les postiers, dès que l’un d’entre eux est agressé, la direction dépose immédiatem­ent plainte. »

Mieux trier, déjà

Alors, quelle serait la solution pour réduire les violences? Pour le SNPI, « il faut prévoir deux types de salles d’attente, une pour les urgences et une pour les consultati­ons. Si vous avez ça, vous aurez déjà moins le sentiment de voir passer plein de gens devant vous. » Manon Aublanc

 ??  ?? Les urgences sont le lieu de nombreuses agressions et incivilité­s.
Les urgences sont le lieu de nombreuses agressions et incivilité­s.

Newspapers in French

Newspapers from France