Les caméras, remède contesté
Le patron de l’AP-HP compte renforcer la vidéosurveillance pour réduire les violences envers le personnel hospitalier, ce qui ne fait pas l’unanimité
«Les gens ne viennent pas dans les hôpitaux spécifiquement pour agresser. S’il y a des agressions, c’est parce que les patients attendent des heures avant d’être pris en charge. » Pour Thierry Amouroux, le porteparole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), l’installation de caméras de surveillance ne résoudra pas le problème des violences aux urgences.
C’est pourtant la grande annonce qu’a faite Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans une interview donnée au Parisien. « 40% de caméras supplémentaires d’ici trois ans » ont été promises dans « la plupart des établissements » (Necker, Henri-Mondor, Georges-Pompidou...) et un investissement de près de 30 millions d’euros. Insuffisant donc pour le représentant du SNPI, qui pointe un autre problème auquel les caméras ne répondent pas : les personnels soignants agressés reçoivent rarement le soutien de leur direction. « Ce n’est le cas que dans un cas sur quatre, assure Thierry Amouroux. Par exemple, chez les postiers, dès que l’un d’entre eux est agressé, la direction dépose immédiatement plainte. »
Mieux trier, déjà
Alors, quelle serait la solution pour réduire les violences? Pour le SNPI, « il faut prévoir deux types de salles d’attente, une pour les urgences et une pour les consultations. Si vous avez ça, vous aurez déjà moins le sentiment de voir passer plein de gens devant vous. » Manon Aublanc