Chauves, et alors ?
La perte de cheveux pour une femme est souvent vécue comme un traumatisme. Mais certaines ont appris à assumer et ont trouvé dans cette expérience une force nouvelle.
« Les gens me demandent pourquoi je porte un turban, c’est parce que j’ai des problèmes de perte de cheveux. » A l’instar de l’actrice américaine Jada Pinkett-Smith, qui s’est récemment confiée sur son alopécie, de plus en plus de femmes assument aujourd’hui de perdre ce qu’elles considéraient comme un élément essentiel de leur beauté. Certaines, certes, plus facilement que d’autres.
Agée de 48 ans, Nathalie en avait 16 quand elle a perdu « la totalité de (s)es cheveux ainsi que toute (s)a pilosité en l’espace de six mois ». Elle souffre de pelade totale et entame alors ses premiers traitements, enchaînant les consultations chez des spécialistes. « On m’a prescrit des lotions capillaires, des piqûres de biotine et de Bépanthène, puis des UV deux fois par semaine pendant un an. Le seul traitement efficace a été la cortisone, mais une fois arrêté tout est retombé », raconte-t-elle. Depuis longtemps déjà, Nathalie a cessé tous les traitements. « J’ai appris à vivre avec, je me suis construite ainsi, et ça ne m’a pas empêché de me marier deux fois et d’avoir deux enfants ! » Touchée par une alopécie décalvante totale, Patricia a elle aussi perdu ses cheveux brutalement, il y a trente ans. Après un traitement à base de biotine, de Bépanthène et de vitamines, elle se rend au centre Sabouraud, à l’hôpital Saint-Louis à Paris (10e). Mais rien ne fonctionne. « J’ai perdu tous mes cheveux, sourcils, cils et poils. Puis tout a repoussé sauf les cheveux », déplore-t-elle. Désormais, Patricia est presque chauve, mais pas question pour elle de sortir le crâne nu. « Je suis une adepte des cheveux », insiste-t-elle. Au point que sa pelade lui a donné une idée de reconversion professionnelle : « J’ai quitté l’Education nationale pour devenir commerciale pour différentes marques de prothèses capillaires. »
Un « cadeau » de la vie
Très attachée à son apparence physique, Johane a aussitôt consulté quand elle a commencé à perdre des plaques de cheveux. Diagnostic : alopécie. Huit ans durant, elle tente tout, sans grand succès. « J’avais l’impression que mon monde s’écroulait. C’est à ce moment qu’il m’est venu l’idée de mettre la même détermination que j’avais mise à guérir dans l’acceptation de la situation. Je n’ai jamais porté de perruque ou de foulard pour me cacher, je travaille dans une très grande entreprise et je suis très bien dans ma peau ! Avec le recul, je me dis que d’avoir vécu cette situation a été l’un des plus beaux cadeaux que la vie m’ait faits, cela m’a permis d’apprendre que chaque situation difficile est un tremplin pour grandir. »