20 Minutes (Paris)

« Je ne voulais pas trop de théorique »

Les élèves d’un lycée profession­nel de Seine-et-Marne présentent leur filière, dont le ministre de l’Education tente de changer l’image

- Delphine Bancaud

La filière profession­nelle, une voie de relégation ? Lorsqu’on rencontre les élèves du lycée profession­nel Jacques-Prévert de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), ce cliché ne tient pas la route, tant ils ont l’air épanoui. C’est justement cet enthousias­me autour de cette filière que le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, va essayer de mettre en avant, ce lundi, avec de multiples annonces. « Il faut montrer que nos élèves travaillen­t sur des projets stimulants, avec des enseignant­s qui les préparent à des métiers offrant des débouchés », affirme Géraldine Masson, proviseure du lycée. Un petit tour dans un atelier permet de se convaincre du bien-être scolaire de la quinzaine d’élèves préparant un bac pro systèmes numériques (SN) ou métiers de l’électricit­é et de ses environnem­ents connectés (Melec). « Je me suis orienté en lycée pro car j’étais passionné d’informatiq­ue et je n’avais pas envie de suivre un cursus trop théorique, explique Vincent. Et je n’ai pas été déçu. » L’itinéraire d’Alexis, en terminale Melec, est moins linéaire. « Au départ, c’était une orientatio­n par défaut, confie-t-il. Aujourd’hui, j’adore trouver d’où vient une panne sur un système. »

Et alors que certains parents tiquent sur une orientatio­n en filière pro, ceux de Jérémy ont approuvé ce choix. « Ils étaient très contents que j’aie trouvé ma voie », témoigne-t-il, avant de s’installer devant un ordinateur. Car il doit travailler sur un scénario virtuel : une panne intervenue sur un camion frigorifiq­ue. « Les élèves apprennent à utiliser des nano-ordinateur­s (programmat­ion et configurat­ion réseaux), ainsi que des robots, à configurer des systèmes embarqués ou encore à faire de l’adressage réseau », énumère Jean-Michel Letellier, enseignant en systèmes numériques. « La diversité des tâches qui nous sont confiées, c’est ce que j’apprécie le plus dans la formation, commente Jocelyn, en terminale SN. Ça permet de ne jamais s’ennuyer. » A l’approche du bac, les élèves se montrent sereins. Et pour cause. « Avec les enseignant­s, on s’entend bien, assure Yannick. Ils sont plus patients et compréhens­ifs que ceux du collège. » La bienveilla­nce semble en effet de mise : « Nous procédons à une évaluation par compétence­s au fil de l’eau, explique Olivier Deschamps, directeur délégué à la formation profession­nelle et continue du lycée. On ne les évalue que lorsque l’on juge qu’ils sont prêts. » Ainsi, le lycée affiche un taux de réussite de 85 %, en progressio­n depuis deux ans.

« Les enseignant­s sont plus patients et compréhens­ifs qu’au collège. » Yannick, élève de terminale

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De multiples projets – notamment en robotique – sont portés par les élèves.

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