Terrorisme
Elle risquait la peine capitale. Mais la Française Mélina Boughedir, 27 ans, a finalement été condamnée, dimanche à Bagdad, à la perpétuité pour avoir rejoint Daesh, une peine qui équivaut à vingt ans de réclusion au regard de la législation irakienne. Elle devient la deuxième Française condamnée à cette peine en Irak, moins de deux mois après Djamila Boutoutaou, 29 ans. Toutes deux ont plaidé avoir été dupées par leurs maris, aujourd’hui introuvables.
Une « ingérence inacceptable »
Les avocats français de Mélina Boughedir – William Bourdon, Martin Pradel et Vincent Brengarth – se sont dits « soulagés ». Mais leur cliente a l’intention d’interjeter appel, comme l’a indiqué Me Bourdon. « Ce n’est pas la fin de l’histoire », a-t-il prévenu, jugeant qu’il existait « évidemment des raisons extra-judiciaires » à cette condamnation.
Alors que Paris cherche à ce qu’elle « ne revienne pas de sitôt en France », selon Me Bourdon, les conseils et la famille de Mélina Boughedir plaident pour qu’elle rentre dans son pays. Dans une récente lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ses avocats avaient dénoncé une « volonté à tout prix, et au sacrifice des principes fondamentaux, que (leur) cliente ne revienne pas », et fustigé une « ingérence inacceptable ».