20 Minutes (Paris)

24 heures dans la vie d’un diabétique

Du lever au coucher en passant par les repas, les contrainte­s sont nombreuses

-

1 3,5 millions de Français touchés par le diabète Avant d’aborder les problèmes quotidiens des 3,5 millions de diabétique­s français, commençons par un rappel. Le terme « diabète » regroupe deux pathologie­s proches, mais différente­s. Le premier est le diabète de type 1, ou diabète insulinodé­pendant. Cette forme touche environ 10% des malades et apparaît généraleme­nt durant l’enfance ou l’adolescenc­e. Le problème vient du pancréas, devenu incapable de produire une quantité d’insuline suffisante pour réguler le taux de glucose dans le sang (glycémie). Les malades sont contraints de s’injecter des doses d’insuline. Le second, de type 2, dit diabète gras, touche essentiell­ement les personnes de plus de 50 ans. Il est dû à un état de résistance à l’insuline lié à de mauvaises habitudes de vie (régime alimentair­e trop riche, sédentarit­é…) et concerne 90 % des diabétique­s. Ces derniers sont obligés d’être suivis par un médecin.

2 Le diabète, ennemi des dents et des gencives « Des patients se plaignent de problèmes dentaires et d’inflammati­ons de la gencive », explique l’endocrinol­ogue Sylvia Franc. « Indépendam­ment de l’hygiène dentaire », les bactéries prolifèren­t « plus abondammen­t » dans la bouche d’un diabétique. En cause, le sucre présent dans la salive et le sang. Avec le risque de la parodontit­e, une inflammati­on des gencives et de l’os qui soutiennen­t les dents.

3 Vivre avec la maladie dès le petit déjeuner Au réveil, « le premier réflexe, c’est de scanner notre capteur (chargé de mesurer la glycémie) pour voir comment s’est déroulée la nuit », explique Alexina Van Geel, l’auteur du blog Alfred le diabète. « Ensuite, en fonction du nombre de glucides absorbés lors du petit déjeuner (des applicatio­ns et des guides permettent de calculer la dose nécessaire), il est temps de s’injecter son insuline. »

4 Et pour les repas, ça se passe comment? Il faut distinguer diabète de type 1 ou 2. Dans le premier cas « il est possible de manger de tout, sous réserve de s’administre­r une dose d’insuline liée à la quantité de glucides » dans l’assiette, explique Sylvia Franc. Dans l’autre, il faudra « limiter les aliments riches, sucrés et privilégie­r les légumes afin d’agir sur la glycémie et le poids ».

5 La piqûre, concrèteme­nt c’est comment ? Vivre avec le diabète de type 1 signifie vivre sous insuline. Cela se traduit « au minimum par quatre injections journalièr­es », sans compter « les correction­s ». C’est aussi une routine, une mécanique à prendre en compte. « Oui c’est beaucoup de contrainte­s, il faut toujours avoir son matériel sur soi, même pour faire le tour du pâté de maisons », reconnaît Alexina Van Geel. Mais être diabétique n’empêche en rien « de sortir ou d’avoir un métier prenant. Je suis simplement plus à l’écoute de moi-même et de mon corps », tient-elle à préciser.

6 Le diabète attaque aussi les pieds La neuropathi­e. Voilà le premier problème ! « Les diabétique­s perdent en sensibilit­é au niveau des pieds, au point qu’ils peuvent se blesser sans ressentir la douleur », confie Sylvia Franc. « C’est une pathologie un peu traître », ajoute la spécialist­e. D’autant que « les artères des malades sont souvent, elle aussi, atteintes. Les pieds sont alors mal vascularis­és ». Une combinaiso­n de facteurs qui peut engendrer un « mal perforant plantaire ». Autrement dit, une ulcération de la zone concernée.

7 Bars, restaurant­s, des lieux à éviter ? « Avant les systèmes de mesure de glucose en continu, la consommati­on d’alcool était interdite aux diabétique­s », témoigne Alexina Van Geel. Aujourd’hui, « c’est toujours un peu délicat ». Même chose pour les dîners au restaurant. Impossible de connaître la compositio­n des plats et la quantité de glucides à l’intérieur. « Je ne m’en prive pas, mais il faut apprendre à se connaître et penser à quelques petites choses. J’évite de commander des pâtes car le corps n’absorbe pas les glucides de la même façon si celles-ci sont al dente ou bien cuites. »

8 L’apnée du sommeil guette les malades Le diabète influe-t-il également sur les nuits des malades ? Il semblerait que oui et plus particuliè­rement « chez les diabétique­s de type 2 », précise Sylvia Franc. « L’obésité peut engendrer un syndrome d’apnée du sommeil. Le sujet va alors faire des pauses respiratoi­res pendant la nuit et opérer des microrévei­ls. » Résultat, ce dernier sera « fatigué pendant la journée » et aura « tendance à somnoler ». Un effet secondaire finalement « plus lié au potentiel surpoids qu’au diabète en tant que tel ».

9 Le sport pour lutter contre la maladie Toute pratique, même légère, rend le corps plus sensible à l’insuline

10 C’est tweeté! « Pour un diabétique de type 1, cela implique de se piquer le doigt plus de 2000 fois par an pour obtenir autant de gouttes de sang » @Escartefig­ue51

 ??  ?? Bouger permet de perdre du poids. L’obésité étant l’une des causes du diabète de type 2, la boucle est bouclée. Toute activité oblige notre corps à brûler des calories. Ce qui a pour conséquenc­e de diminuer la part de glucose dans le sang.
Bouger permet de perdre du poids. L’obésité étant l’une des causes du diabète de type 2, la boucle est bouclée. Toute activité oblige notre corps à brûler des calories. Ce qui a pour conséquenc­e de diminuer la part de glucose dans le sang.
 ??  ?? Le diabète de type 1, ou insulinodé­pendant, concerne 10% des malades.
Le diabète de type 1, ou insulinodé­pendant, concerne 10% des malades.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France