Le film de Krasinski a tout pour ravir les mordus d’horreur
Avec «Sans un bruit», John Krasinski a mitonné un film sans temps mort pour les cinéphiles amateurs de sensations fortes
John Krasinski a tout compris au cinéma d’horreur. Cela semble évident quand on voit son film Sans un bruit, succès surprise de ce début d’année aux Etats-Unis. Une famille – le père incarné par Krasinski lui-même, la mère jouée par Emily Blunt (l’épouse du réalisateur à la ville) et leurs trois bambins – vit un pur cauchemar face à des extraterrestres aveugles, mais dotés d’une ouïe particulièrement développée. Il faut déjà avoir une bonne idée. Ici, le bruit. Au moindre son, les E. T. affamés surgissent et gobent les humains sans autre forme de procès. Dès les premières scènes, le ton est donné. Les spectateurs vont avoir peur, très peur. La recette mise au point par John Krasinski pour faire trembler est épatante. 20 Minutes vous en révèle les secrets. > Choisir une viande de qualité. Hommes, femmes, enfants, animaux : tout convient à ces « viandards » au physique peu avenant. « Il faut que le public comprenne que personne n’est à l’abri », explique John Krasinski. Dès les premières minutes du film, un des héros se fait croquer. On sait que les autres sont tout autant menacés.
> N’ajouter les ingrédients que très progressivement. Les aliens ne se dévoilent pas tout de suite. Il faut attendre un moment pour découvrir à quel point ils sont répugnants. « Ils n’ont rien d’humain, ce qui les rend d’autant plus menaçants », précise le cinéaste. On n’a pas envie de croiser ces grosses bêtes aux bouches baveuses pleines de dents.
> Faire mijoter le spectateur. Chaque bruit provoqué accidentellement prend des proportions impressionnantes. « La bande-son a été ciselée pour ménager les effets », reconnaît le réalisateur. Il met le spectateur sur des charbons ardents quand les personnages se retiennent de crier de douleur ou de surprise.
> Ne pas lésiner sur l’assaisonnement. Accouchement, clou saillant ou jouet bruyant sont des éléments capitaux dont le réalisateur saupoudre des séquences haletantes. « J’aime l’idée que, si les héros n’ont pas le droit de hurler, le public, lui, peut le faire », s’amuse John Krasinski.
> Servir le tout bien chaud. Il
n’y a pas un seul temps mort dans ce film d’horreur très réussi. Science-fiction et angoisse donnent un plat savoureux appréciable si l’on aime les sensations fortes et les histoires aux saveurs corsées. Il ne reste plus qu’à souhaiter une bonne dégustation aux plus gourmands des cinéphiles.
« Il faut que le public comprenne que personne n’est à l’abri. »
John Krasinski, réalisateur