Demi-tour pour Froome
Le coureur de la Sky a été écarté de la Grande Boucle par les organisateurs
On ne sait pas trop ce que vous faites de vos dimanches, mais on n’avait pas particulièrement prévu de passer le nôtre à disséquer les règlements du Tour de France. Tout spécialement l’article 29, qui permet à ASO (l’organisateur de la Grande Boucle) de « refuser la participation à – ou d’exclure de – l’épreuve, une équipe ou l’un de ses membres, dont la présence serait de nature à porter atteinte à l’image ou à la réputation d’ASO ou de l’épreuve ».
Semaine devant les tribunaux
Car c’est cet article qui a été invoqué dans le courrier envoyé par ASO à son quadruple vainqueur, Christopher Froome, pour lui indiquer qu’il n’était pas autorisé à prendre le départ de la course, samedi à Noirmoutier. Cette information, révélée par Le Monde, fait suite au contrôle anormal au salbutamol subi par le leader de la Sky lors du Tour d’Espagne 2017. Une procédure a été ouverte à son encontre, mais Froome est autorisé à courir en attendant la décision finale du Tribunal antidopage de l’Union cycliste internationale (UCI). Et cette procédure dure, dure, dure. L’UCI, par la voix de son président David Lappartient, a expliqué vouloir attendre plus tard « dans la semaine » pour communiquer, alors que le temps presse contre l’équipe Sky. Car, s’il veut participer au Tour de France, Chris Froome doit désormais démarrer un premier contrela-montre devant les tribunaux. Son appel sera entendu dès mardi par la Chambre arbitrale du sport (CAS) du Comité olympique français, pour une décision à rendre le lendemain. Si elle indique toujours que Froome est en situation de « porter atteinte à l’image ou à la réputation du Tour », un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) est théoriquement possible, mais difficile en si peu de temps. Interrogée par Reuters, Michelle Cound, la femme et représentante de Chris Froome, assure qu’il « participera au Tour ». Ce n’est certainement pas à elle d’en décider, mais son assurance prouve la volonté de la Sky et de son armée d’avocats à défendre son leader. Et à tout faire pour qu’il soit au départ de Noirmoutier, samedi. Bref, la semaine va être sportive. Mais pas sur le vélo.