20 Minutes (Paris)

L’incendie du musée de Rio de Janeiro cause une « perte immense », estime l’archéologu­e Stéphen Rostain

Un incendie a ravagé le Musée national de Rio et ses pièces uniques

- Anne Demoulin

Une perte incommensu­rable. Malgré l’envoi rapide de pompiers, l’incendie qui s’est produit au Musée national d’archéologi­e et d’anthropolo­gie de Rio de Janeiro, dans la nuit de dimanche à lundi, a tout détruit sur son passage. Ce sinistre est une « tragédie en matière de patrimoine » et « une perte pour l’humanité en général», a souligné lundi à l’AFP le président du Muséum national d’histoire naturelle français, Bruno David. Pour autant, «jusqu’à présent, il n’y a pas de rapports faisant état de victimes », a indiqué un porte-parole des pompiers de Rio de Janeiro. « Ce sont 200 ans d’histoire qui ont disparu », a déploré Luiz Fernando Dias Duarte, le directeur adjoint du musée brésilien, créé en 1818. « Il manque au moins deux zéros », renchérit l’archéologu­e Stéphen Rostain, directeur de recherche au CNRS, spécialist­e de l’Amazonie. « Le musée conservait des squelettes d’animaux préhistori­ques. C’est une perte immense», poursuit l’archéologu­e.

Les archives aussi détruites

Outre les 26 000 fossiles de son départemen­t de paléontolo­gie, sa collection d’anthropolo­gie biologique qui abritait le plus ancien fossile humain découvert au Brésil, son herbier de 550000 plantes ou ses collection­s d’archéologi­e égyptienne, le feu, d’origine encore inconnue lundi, a détruit les archives de l’institutio­n. «On a perdu l’objet et la mémoire de l’objet », résume Pierre Dubreuil, directeur général délégué du Muséum national d’histoire naturelle. « Un musée comme celui-ci qui brûle, c’est une civilisati­on qui meurt», estime Stéphen Rostain. L’heure était lundi à la polémique au Brésil, où les pompiers espèrent encore «sauver quelque chose». Liée à l’université fédérale de Rio de Janeiro, l’institutio­n a subi des coupes budgétaire­s et a dû être temporaire­ment fermée en 2015 « faute de ressources pour son entretien », a rappelé dimanche le ministre brésilien de la Culture, Sergio Sa Leitao. Ce dernier a reconnu que «la tragédie aurait pu être évitée » et que « les problèmes s’étaient accumulés au fil du temps» pour l’établissem­ent.

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Le feu a dévasté l’établissem­ent créé en 1818, dans la nuit de dimanche à lundi, à Rio au Brésil.

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