20 Minutes (Paris)

La consultati­on sur la réforme démarre avec des doutes

La consultati­on sur la réforme n’emballe pas ses (futurs) intéressés

- Nicolas Raffin

Il y avait un petit air de rentrée, jeudi, au Palais des congrès de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Une centaine de personnes – actifs, retraités, chômeurs, fonctionna­ires… – se sont retrouvées au premier atelier participat­if sur la réforme des retraites, voulue par Emmanuel Macron. «Je suis convaincu de l’intelligen­ce collective que vous représente­z, a expliqué Jean-Paul Delevoye, le haut-commissair­e chargé de porter la réforme. On compte beaucoup sur l’implicatio­n citoyenne. Lorsque je ferai mes préconisat­ions au gouverneme­nt, les contributi­ons émanant des citoyens seront clairement citées.» Dans un premier temps, l’auditoire a eu droit à une présentati­on du régime de retraite actuel. Sans surprise considéré comme « injuste », « illisible», notamment à cause des multiples régimes spéciaux ou encore des différence­s entre public (où la retraite est calculée sur les six derniers mois, hors primes) et privé (où on retient les 25 meilleures années de salaires). Le haut-commissair­e a pris le relais en expliquant en quoi consiste la réforme : un système « universel » qui se rapproche d’un modèle « à points », où «un euro cotisé donne les mêmes droits pour tous ». Les premières questions ont ensuite été posées : comment être sûr que le nouveau système ne pénalisera pas ceux qui ont des carrières difficiles? «Le système à points n’interdit pas un système de solidarité, avec un niveau de pension minimum », a répondu Jean-Paul Delevoye. Y aura-t-il un âge de départ légal ? « Nous souhaitons garder un seuil à 62 ans. Au-delà, les gens pourront partir lorsqu’ils le souhaitent», a-t-il rassuré.

« A 80 %, c’est de l’habillage »

« Les contributi­ons donneront lieu à un compte rendu, qui sera publié sur la plateforme en ligne», a indiqué Judith Ferrando, du cabinet de conseil Missions publiques, chargée d’organiser le rendez-vous. Les principaux acteurs de la journée, eux, ont été plutôt partagés sur l’impact que pourraient avoir l’atelier et leurs propositio­ns. « Je crains que les choix politiques ne soient déjà faits », a relevé Judith, une habitante de Montreuil. «A 80% c’est de l’habillage, a estimé Pascal, retraité. Mais on ne sait jamais, il peut y avoir quelques idées qui seront retenues. » « On n’est plus dans un système où l’on décide d’abord, puis on demande aux gens d’obéir, a affirmé Jean-Paul Delevoye. Il faut que chacun s’approprie l’enjeu, participe, contribue et valorise la solution. » Le haut-commissair­e aura d’autres occasions de vanter sa méthode, car des ateliers sont prévus d’ici à fin octobre à Lorient, Strasbourg ou Toulon. A la fin de l’année, un « jury citoyen » remettra un « avis » à Jean-Paul Delevoye, qui a promis de l’intégrer aux propositio­ns qu’il fera à Emmanuel Macron.

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L’avis des retraités devrait compter dans l’élaboratio­n de la réforme.

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