20 Minutes (Paris)

Nadal, tant bien que mal

L’Espagnol est en demi-finale de l’US Open, après avoir passé beaucoup de temps sur le court

- Julien Laloye

Polémique à Flushing Meadows. Il fait une énorme chaleur sur le central de l’US Open depuis qu’un toit rétractabl­e a été installé. Pas d’air et un taux d’humidité caribéen. Federer y a perdu ses moyens et Djokovic sue comme un goret dès qu’il y met les pieds. Nadal, lui, vient de sortir d’un triptyque éreintant Khachanov-Basilashvi­li-Thiem. Trois matchs qu’il a mis plus de temps à gagner que pour remporter la quinzaine de Roland-Garros.

«Une énorme intensité»

« J’aime ces matchs où tu es si fatigué que tu ne peux plus rien donner et, pourtant, tu continues, expliquait le Majorquin dans Le Parisien. J’aime la sensation d’être mort de fatigue, je ne veux pas lâcher. C’est une immense satisfacti­on personnell­e de savoir que tu es allé jusqu’à tes limites.» Cette débauche physique n’en devient que plus fascinante avec l’âge (32 ans). Le genou grince contre Khachanov? Il enlève son bandage et retourne au combat. Nike lui imagine un gilet de glace personnali­sé pour se rafraîchir ? Rafa le pose gentiment sur la chaise. Pas besoin d’artifices pour les braves. « J’ai regardé beaucoup de sport, et je ne crois pas avoir vu un plus grand compétiteu­r que Nadal, assurait Gunter Bresnik, coach de Dominic Thiem. Il est capable de jouer avec une énorme intensité pendant un temps incroyable.» Le numéro un mondial a pourtant failli craquer une fois. C’était avant la finale de l’Open d’Australie 2009, contre Federer. « Quand on est allé s’échauffer, il était incroyable­ment fatigué, racontait son oncle et ex-coach Toni Nadal. Il a eu un malaise dès les premières balles, il avait mal partout. A un moment, je lui ai dit : “Arrête ça, parce que ce n’est pas une manière de préparer une finale.”» Le soir même, Nadal remportait son sixième Grand Chelem après avoir essoré le Suisse. Presque dix ans plus tard, rien n’a changé. Nadal est sans doute cuit, mais il y passera la nuit, s’il le faut, pour franchir l’obstacle Del Potro en demie, le seul joueur du circuit qui peut prétendre avoir souffert davantage que l’Espagnol.

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Rafael Nadal « aime être mort de fatigue », et ne veut jamais lâcher.

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