Paris avance ses pions dans la lutte contre le crack
La Mairie songe à mobiliser un bus où les toxicomanes pourraient inhaler leurs produits
De nouvelles salles de consommation à moindre risque (SCMR) pour les toxicomanes pourraient être ouvertes prochainement. Et ce, deux ans après celle installée dans le 10e arrondissement, concentrant « des difficultés », a rappelé mardi David Belliard, président du groupe écolo au Conseil de Paris.
« Nous n’avons qu’une seule salle pour Paris et l’Ile-de-France. C’est insuffisant », affirme Anne Souyris. L’adjointe à la maire de Paris chargée de toutes les questions relatives à la santé et aux relations avec l’AP-HP prône donc l’ouverture de plusieurs salles. Notamment une en SeineSaint-Denis, vers Aulnay-sous-Bois, une dans le quartier des Halles et une salle d’inhalation pour le crack dans le nord de Paris, sous forme d’un bus itinérant.
« Pas de dispositif suffisant »
Depuis un certain temps et malgré l’évacuation de la « colline du crack » porte de la Chapelle (18e) cet été, les équipes de la ville présentes sur le terrain constatent « un retour alarmant de scènes ouvertes de consommation et de trafic de drogue, des conditions sociales et sanitaires dégradées et des scènes de violences intolérables ».
«Le crack se développe, car il y a un trafic amplifié et un prix qui baisse. Mais il n’y a pas de dispositif suffisant à Paris, rappelle Anne Souyris. Il faut augmenter le dispositif de prise en charge global » Mais surtout la loi doit être modifiée car elle n’autorise pas l’expérimentation de « salles d’inhalation ». « Pour le moment, on ne peut pas ouvrir une salle uniquement d’inhalation étant donné le cahier des charges existant. D’où ce système de bus itinérant. Mais on ne peut pas faire ça tout seul. Il faut que l’Etat paie, le fonctionnement est du ressort de l’Etat. » Sur ce sujet du bus, les pourparlers se poursuivent donc avec la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et la préfecture de police.