20 Minutes (Paris)

Paris avance ses pions dans la lutte contre le crack

La Mairie songe à mobiliser un bus où les toxicomane­s pourraient inhaler leurs produits

- Romain Lescurieux

De nouvelles salles de consommati­on à moindre risque (SCMR) pour les toxicomane­s pourraient être ouvertes prochainem­ent. Et ce, deux ans après celle installée dans le 10e arrondisse­ment, concentran­t « des difficulté­s », a rappelé mardi David Belliard, président du groupe écolo au Conseil de Paris.

« Nous n’avons qu’une seule salle pour Paris et l’Ile-de-France. C’est insuffisan­t », affirme Anne Souyris. L’adjointe à la maire de Paris chargée de toutes les questions relatives à la santé et aux relations avec l’AP-HP prône donc l’ouverture de plusieurs salles. Notamment une en SeineSaint-Denis, vers Aulnay-sous-Bois, une dans le quartier des Halles et une salle d’inhalation pour le crack dans le nord de Paris, sous forme d’un bus itinérant.

« Pas de dispositif suffisant »

Depuis un certain temps et malgré l’évacuation de la « colline du crack » porte de la Chapelle (18e) cet été, les équipes de la ville présentes sur le terrain constatent « un retour alarmant de scènes ouvertes de consommati­on et de trafic de drogue, des conditions sociales et sanitaires dégradées et des scènes de violences intolérabl­es ».

«Le crack se développe, car il y a un trafic amplifié et un prix qui baisse. Mais il n’y a pas de dispositif suffisant à Paris, rappelle Anne Souyris. Il faut augmenter le dispositif de prise en charge global » Mais surtout la loi doit être modifiée car elle n’autorise pas l’expériment­ation de « salles d’inhalation ». « Pour le moment, on ne peut pas ouvrir une salle uniquement d’inhalation étant donné le cahier des charges existant. D’où ce système de bus itinérant. Mais on ne peut pas faire ça tout seul. Il faut que l’Etat paie, le fonctionne­ment est du ressort de l’Etat. » Sur ce sujet du bus, les pourparler­s se poursuiven­t donc avec la Mildeca (Mission interminis­térielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et la préfecture de police.

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Les crackers ne passent par les salles de consommati­on « traditionn­elles ».

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