Le parcours 2019 tend des pièges à la Sky, mais...
Le tracé du Tour de France 2019 a été dévoilé jeudi. Le but caché : contrer la domination de l’équipe britannique
Christian Prud’homme y a mis les formes, mais on a tout de suite compris son message. En dévoilant le tracé du Tour, jeudi, l’organisateur a prévu « un parcours varié, avec beaucoup de moyenne montagne, où la course est dure à contrôler, avec l’envie de surprendre ». Un moyen de dire qu’il ne voulait pas voir un podium de rouleurs-grimpeurs (Thomas, Dumoulin, Froome), comme cette année.
« Sky a l’habitude »
Quand on se penche sur le Tour 2019, difficile de ne pas voir un ensemble d’artifices destinés à pourrir la vie de la Sky : la moyenne montagne avec des cols courts et explosifs, le contrela-montre rangé à son plus simple appareil (27 km en individuel), la très haute montagne, avec sept sommets à plus de 2 000 m d’altitude… Le machiavélisme du plan de départ n’a échappé à personne, et surtout pas à Chris Froome : « J’aurais préféré une course avec davantage de contrela-montre, afin de mettre en valeur les coureurs les plus complets. Les arrivées au sommet, c’est bon pour la course, ça offre plus d’opportunités pour prendre des risques. » N’enlevons aucun mérite à l’organisateur, qui fait ce qu’il peut pour casser la routine. Jusqu’à vouloir « faire disparaître les capteurs de puissance » ou instaurer de nouvelles bonifications en haut des derniers cols pour favoriser l’offensive des leaders. Mais dans les faits, cela ne devrait pas bouleverser la hiérarchie. « Les meilleurs gagnent à la fin, et la Sky possède les meilleurs coureurs», lance Lilian Calmejane de Direct Energie. Même son de cloche chez Julien Jurdie, le directeur sportif d’AG2R : « Les organisateurs ont cherché à dynamiter le Tour par des étapes relativement courtes, avec beaucoup de massifs montagneux, mais la Sky a l’habitude de gérer sa force collective avec intelligence. » Alors, il faudra compter sur une bonne surprise de Pinot, Yates ou Lopez pour venir chambouler la hiérarchie. Ou sur un loup dans la bergerie Sky. Avec Bernal, on peut être servi.