20 Minutes (Paris)

L’accusée plonge la cour dans l’incertitud­e

La mère du « bébé dans le coffre » n’a pas pu expliquer ses contradict­ions, mercredi

- De notre envoyée spéciale à Tulle, Hélène Sergent

Une « chose vivante », « un bout de chou», sa «fille». Aux gendarmes, aux magistrats, aux médecins, à son avocate, et désormais à la cour d’assises de la Corrèze, Rosa Da Cruz a tout dit, et parfois son contraire, de Séréna. Poursuivie pour violences volontaire­s ayant entraîné une infirmité permanente sur sa fille née en 2011 après un déni de grossesse, cette quinquagén­aire a été incapable, mercredi, d’éclairer le jury sur les circonstan­ces et les ressorts de sa dissimulat­ion de l’enfant pendant deux ans dans le coffre de sa voiture. Mercredi, le président a pressé l’accusée d’expliquer ses différents changement­s de version. Ce que, les mains cramponnée­s à la barre, Rosa Da Cruz a justifié par la rencontre avec un expert psychiatre : « Il m’a fait prendre conscience que Séréna était une chose.» Un argument soutenu par son avocate, qui plaide depuis le début de la procédure un «déni de grossesse» ayant abouti à un «déni d’enfant». De même, comment expliquer les contradict­ions entre le discours de la mère et la survie de cet enfant ? « Je ne peux pas l’expliquer, répond l’accusée. Même les médecins n’ont pas d’explicatio­n.» Acculée par la cour, elle finit par lâcher : «Séréna, je ne m’en suis jamais occupée, je ne l’ai jamais tenue dans mes bras, je ne lui ai jamais fait de câlin.» «Mais vous l’avez nourrie?» s’étonne le président. «Occasionne­llement», s’effondre Rosa Da Cruz.

« Ça m’est insupporta­ble »

Plus tard, soucieuse de toucher au plus près le ressenti de cette mère de quatre enfants, l’une des magistrate­s lui a demandé : «Vous avez fait des choses pour Séréna, mais vous voulez dire : “Je m’en suis pas occupée comme j’aurais dû”? Et ça vous est insupporta­ble ? » « Aujourd’hui, oui», a soufflé la quinquagén­aire, qui a ajouté. «Je la voyais pas, Séréna, y avait comme un rideau. Quand elle a souri, quelque chose s’est passé, il fallait qu’elle soit découverte.» Ce jeudi, un expert psychiatre doit explorer la personnali­té de l’accusée, avant les plaidoirie­s.

Le projet d’accord sur le Brexit validé côté britanniqu­e.

Le gouverneme­nt britanniqu­e a donné son aval au projet d’accord de Brexit conclu mardi avec l’Union européenne, a annoncé mercredi soir la Première ministre Theresa May, à l’issue d’une réunion de cinq heures de son cabinet.

Un homme devenu femme reconnu « parent biologique ».

La cour d’appel de Montpellie­r a rejeté mercredi la demande d’un père, devenu femme, d’être reconnu comme la mère de sa fille sur son acte de naissance. Elle lui a en revanche accordé le statut, « inédit », selon son avocate, de « parent biologique ».

Fourniret n’aurait pas volé le butin du gang des postiches.

Au procès de Michel Fourniret pour l’assassinat de Farida Hammiche, mercredi, le veuf de cette dernière, Jean-Pierre Hellegouar­ch, a nié que le trésor volé par le tueur en série ait appartenu au gang des postiches, cette équipe de braqueurs ayant opéré dans les années 1980.

 ??  ?? L’accusée, Rosa Da Cruz.
L’accusée, Rosa Da Cruz.

Newspapers in French

Newspapers from France