20 Minutes (Paris)

Quelques lueurs d’espoir dans le noir

Même mal en point, la France peut croire à des lendemains qui chantent

- Aymeric Le Gall

Depuis qu’il a pris en charge les Bleus, il y a un an, Jacques Brunel et ses joueurs affichent un piteux bilan de six défaites pour deux victoires. En se focalisant, comme le disait l’écrivain Robert Louis Stevenson, non pas sur la destinatio­n, le Mondial 2019, mais sur le voyage en lui-même, il y a quand même des motifs d’espoir pour cette équipe, opposée à l’Argentine samedi.

> Le climat autour de l’équipe de France. Le président de la FFR Bernard Laporte et l’ancien sélectionn­eur Guy Novès ne s’appréciaie­nt pas. Avec Brunel, c’est différent : lui et Laporte s’estiment et se respectent. «Les relations se sont apaisées, note l’ancien homme fort du XV de France Marc Lièvremont. Ce n’est pas facile d’être sélectionn­eur, mais si en plus l’équipe doit évoluer dans un climat de tension permanente… » Du coup, Laporte s’est un peu effacé, alors qu’il tirait à boulets rouges quand les choses ne tournaient pas rond avec Novès. « Il a peut-être pris conscience qu’il avait commis des erreurs en fixant des ultimatums, des exigences de résultats et il a décidé de changer de méthodes », estime l’ex-talonneur du Stade Français Fabrice Landreau.

> L’état d’esprit des joueurs. Après le match nul face au Japon en novembre 2017, on avait laissé les Bleus totalement perdus, dépités. « Aujourd’hui, au moins, ils démontrent de la motivation, du caractère, juge Thomas Lombard, ancien internatio­nal tricolore et proche du clan Laporte. On sent qu’il y a quand même eu un changement au niveau de l’attitude. On voit des joueurs qui semblent plus en capacité de s’impliquer, de se responsabi­liser, de prendre du plaisir. »

> Un (léger) mieux dans le jeu. Si Lièvremont explique qu’il est « difficile de dire qu’il y a eu une améliorati­on notable dans le style de jeu », pour Landreau, en revanche, « il y a une signature au niveau du jeu qui est en train de se mettre en place. Je pense que le message de Brunel, c’est de continuer à avoir de l’audace et de faire preuve de plus de lucidité. » Les avis sont donc assez partagés. Au milieu de tout ça, l’ancien troisième ligne Olivier Magne veut bien concéder un léger mieux, « même si on reste quand même sur notre faim. Le problème, c’est que le temps presse.»

> Une exigence revue à la baisse. Le Mondial au Japon est demain (du 20 septembre au 2 novembre 2019), c’est un fait, mais on peut aussi relativise­r et se montrer, comme Olivier Magne, «honnête et ne pas être dans le déni : la France ne va pas gagner la Coupe du monde, et ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on lui demande. A la limite, pour l’instant, tout ce qu’on attend d’elle, c’est de se battre, qu’elle donne tout et c’est déjà pas mal.» A l’écouter parler, on se demande si la plus grande des victoires du XV de France n’est pas de nous avoir habitués à ne plus fonder aucun espoir en elle. Et si c’était ça, finalement, la clé du bonheur ? Aller au Japon sans pression, à la Jean-Claude Dusse. Sur un malentendu, ça peut passer.

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Jacques Brunel n’a pas un bilan très positif à la tête du XV de France.

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