Plus belle la ville moyenne
Plus des trois quarts des Parisiens (80 %) sont satisfaits de l’éventail de boutiques, d’après le premier Baromètre des territoires
Selon un sondage Ipsos pour Villes de France, 43% des Français préfèrent vivre dans une commune de taille intermédiaire. Pourtant, ces habitants se plaignent d’être abandonnés par l’Etat.
Un grand plébiscite. Selon le premier Baromètre des territoires, réalisé par Ipsos pour l’association Villes de France, 80 % des Parisiens se disent satisfaits de l’offre de commerce dans la capitale, contre 52 % en zone rurale. Il faut dire que, dans ce domaine, Paris est largement servi. En 2017, la ville comptabilisait 62 507 commerces et services commerciaux, d’après un recensement réalisé pendant les mois de mars et avril de cette année-là, à l’initiative de la Mairie de Paris, de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) et de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Un chiffre « stable », rappelle Dominique Restino, président de la CCI de Paris. « La densité commerciale [dans la capitale] reste exceptionnelle à l’échelle de notre pays, souligne pour sa part Olivia Polski, adjointe à la maire de Paris chargée du commerce. Tandis que de nombreuses villes moyennes souffrent de la désertification de leurs centres historiques, Paris dispose toujours d’une offre très diverse et en perpétuel renouvellement, au gré de l’évolution de nos modes de vie et de consommation. » Des changements d’habitude se font en effet sentir.
L’effet « gilets jaunes »
Les évolutions technologiques marquent les habitudes des consommateurs, mentionne l’étude, qui précise que l’usage d’Internet pour acheter en ligne, s’informer ou se divertir détourne une partie des clients des marchands de journaux, agences de voyages, vidéoclubs, magasins de matériel photographique et électronique. «Ces commerces deviennent moins nombreux et laissent la place à de nouvelles activités », est-il noté. Selon Dominique Restino, Paris voit ainsi s’ouvrir de plus en plus de magasins bio et de magasins de sport (de vélos notamment). A l’inverse, les restaurants traditionnels, de type brasseries, sont moins nombreux. Pour ce qui est de la fréquentation des commerces, « depuis trois mois, c’est compliqué avec la mobilisation des “gilets jaunes”, constate le président de la CCI. Certains lieux accusent une baisse de 30 à 40 % de chiffre d’affaires. Et ça pourrait faire plus de dégâts. L’explosion de la rue de Trévise [il y a un mois, dans le 9e] a aussi été un coup dur. » Face à ce « constat inquiétant », la chambre de commerce et d’industrie vient de lancer un appel à la mobilisation des Parisiens à travers la campagne #JaimeMonCommerce.