20 Minutes (Paris)

Deux condamnati­ons après les agressions contre les Le Pen

Deux hommes ont été condamnés jeudi à Nanterre pour l’agression violente d’une fille et d’un neveu de la cheffe du RN il y a quelques mois

- Marie de Fournas

Le procès qui s’est tenu jeudi au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) aurait pu passer inaperçu. Deux hommes ont été condamnés à quinze mois de prison, dont sept avec sursis simple, pour violence aggravée. La famille à laquelle appartienn­ent les deux victimes a toutefois donné un retentisse­ment à l’affaire. Manon* et Paul* sont l’une des filles et l’un des neveux de Marine Le Pen, cheffe du RN. La défense a d’ailleurs parlé de « récupérati­on politique » et « d’investigat­ions bâclées». «Il a fallu trouver des coupables, punir les agresseurs des petits-enfants de Jean-Marie Le Pen. » Pour leurs conseils, Redhouane Joullane, 47 ans, et Sohaib Tamma, 32 ans, sont innocents. Ces derniers ont toujours nié être les coupables. Les faits remontent au 5 octobre. Il est 2h20 quand la police est appelée pour une rixe qui serait survenue à la sortie du bar-restaurant La Quille, à Nanterre, où une soirée étudiante avait lieu. Là, ils découvrent Manon (19 ans), en pleurs et choquée, et son cousin Paul (18 ans). Les témoins et les victimes parlent de deux agresseurs. Ces derniers sont interpellé­s en état d’ébriété vingt minutes plus tard, formelleme­nt reconnus par Paul.

Quinze jours d’ITT

A la barre, ce dernier explique qu’il commandait un taxi quand il a vu sa cousine, «légèrement pompette», avec deux hommes, dont un «lui caressait le dos de haut en bas ». La partie civile évoque du «pelotage sur une très jeune fille par des adultes ». Paul, 18 ans, décide alors d’éloigner sa cousine. « On est de dos et, là, on entend : “On va la tabasser”. Le temps que je me retourne, je me prenais un coup de poing. » Il assure, en le regardant droit dans les yeux, que c’est Redhouane Joullane qui en est l’auteur. La suite des événements est rapportée par des témoins. En effet, Manon, qui n’est pas venue à l’audience, a expliqué aux policiers ne pas vraiment se souvenir de ce qu’il s’était passé. Plusieurs témoins ont dit avoir vu le plus jeune des deux individus la tirer par les cheveux pour la mettre au sol puis lui mettre des coups de pied au visage. Quant au second, il aurait utilisé ses poings. Elle obtiendra quinze jours d’ITT pour une suspicion de nez cassé. Les prévenus, qui souhaitaie­nt «passer rapidement [au bar] pour prendre une petite bière rapidement», assurent avoir quitté les lieux en voyant une rixe sur le boulevard avec des gens torse nu. «Pour ne pas s’attirer d’ennuis», précise Redhouane Joullane, déjà condamné trois fois par le passé. Une rixe et des torses nus dont les victimes comme les témoins ne se souviennen­t pas, s’étonne la présidente. La version des prévenus n’a pas convaincu non plus la procureure, qui a insisté sur leur alcoolémie, la concordanc­e des descriptio­ns des victimes et des témoins ainsi que leur présence, étrange, à une soirée étudiante.

La défense a indiqué réfléchir à l’opportunit­é de faire appel.

* Les prénoms ont été changés.

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La défense a indiqué réfléchir à l’opportunit­é de faire appel du jugement.

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