20 Minutes (Paris)

Un bon point pour la planète, et soi

Trois villes des Hauts-de-Seine font des cadeaux aux habitants qui trient correcteme­nt les bouteilles en plastique

- Mathieu Marin

Des places de cinéma, des billets pour aller voir des matchs de football ou encore des réductions. Voilà ce que promet Yoyo à ses utilisateu­rs qui auront correcteme­nt trié leurs bouteilles en plastique. Né à Lyon en février 2017, le concept arrive dans les Hauts-de-Seine, plus précisémen­t à Asnières-sur-Seine, Clichy-la-Garenne et Levallois-Perret.

« Notre territoire est un mauvais élève avec, actuelleme­nt, seulement 14 % de plastiques recyclés », explique Jacques Gautier, président du Syctom, l’agence métropolit­aine des déchets ménagers, qui soutient l’initiative.

Le tri des cartons, papiers, plastiques et verres est devenu une habitude pour de nombreuses personnes. Toutefois, la collecte sélective stagne en ville. C’est en effet l’endroit où l’on consomme le plus et où l’on recycle le moins. Sur les 2,3 millions de tonnes de déchets ménagers traités par le Syctom, seulement 13 000 t de plastiques sont recyclées en nouvelle matière première. «Nous souhaitons avoir plus de poubelles jaunes que de poubelles vertes dans les immeubles», poursuit Jacques Gautier.

Des coachs nommés

Plusieurs coachs volontaire­s ont été nommés dans les trois villes des Hautsde-Seine participan­tes. Ils doivent motiver la population à s’engager dans le tri des bouteilles plastique. L’initiative Yoyo se démarque par son aspect original, puisque les trieurs volontaire­s, inscrits via une applicatio­n, sont récompensé­s. «Les trieurs viennent m’apporter leur sac rempli de plastiques, cela leur donne des points qui se traduisent en récompense­s. Il y a un vrai boucheà-oreille qui fonctionne», détaille Sandrine Artus, coach pour Yoyo et gardienne d’immeuble à Levallois-Perret. «Certains trient car il y a une motivation. D’autres y voient une urgence puisque le plastique est reconnu comme le grand responsabl­e de la pollution des océans », explique Eric Brac de La Perrière, le fondateur de Yoyo. Cela permet aussi de créer du lien social autour d’un projet environnem­ental.

« En un mois, j’ai déjà collecté 46 sacs dans mon immeuble et le local poubelles est déjà moins encombré», constate Sandrine Artus. Si le dispositif Yoyo a fait ses preuves à Lyon, Bordeaux ou encore Marseille, l’expériment­ation francilien­ne va devoir devenir une habitude. « Les gardiens d’immeuble, les associatio­ns ou encore les centres sociaux vont devoir mobiliser les habitants », explique Thierry Michel Isoard, adjoint à la propreté de la ville d’Asnières-sur-Seine. Avant de renchérir : «L’exemple du Japon est révélateur, chaque personne doit acheter des sacs de tri. Si chacun prend conscience qu’il faut lutter contre la pollution plastique, alors le pari sera réussi.»

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Le concept Yoyo est une solution de tri collaborat­ive née à Lyon il y a deux ans.

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