20 Minutes (Paris)

Des lycéens toujours sans affectatio­n après la rentrée

Quinze jours après la rentrée scolaire, certains jeunes Francilien­s n’ont toujours pas repris les cours

- Sélène Agapé

Ils ont fait leur rentrée dans leur canapé. La fille de Fatima K. n’a reçu que vendredi une affectatio­n pour intégrer une classe de 1re dans un établissem­ent public parisien. Mais, pour rejoindre ses nouveaux camarades, elle a dû renoncer aux spécialité­s arts plastiques et SVT qu’elle avait choisies et «composer avec ce qu’il restait», explique sa mère. Le fils de Sylvie P., lui, n’a toujours pas mis un pied en classe : «Nous avons dû refuser l’affectatio­n [dans un lycée de Villeneuve-la-Garenne], car cela n’était pas en cohérence avec son choix d’études ni son projet profession­nel. En plus, c’était en dehors de notre commune [Clichy].»

Une situation incompréhe­nsible pour ces familles, qui assurent avoir accompli les démarches dans les délais et sans fausse note. La réforme des lycées aurait-elle retardé des affectatio­ns ? Contactée, l’académie de Paris indique que «tous les emménagean­ts de l’été ont été affectés en 1re LGT [lycée d’enseigneme­nt général et technologi­que]», que les derniers cas de 2de ont été résolus et dit rester à l’écoute.

La FCPE mobilisée

Pour Abdelkrim Mesbahi, le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) des Hauts-de-Seine, la réforme est en partie responsabl­e du désarroi des lycéens, et de leurs parents. «L’un des impacts de la réforme, c’est le choix des spécialité­s en fin de 2de », estime-t-il. Chaque élève avait la possibilit­é de changer de lycée si les spécialité­s qu’il souhaitait suivre n’y étaient pas enseignées. Ce qui « a impacté le nombre de places dans les établissem­ents ». Mais il y a aussi « des arrivées dans le départemen­t qui n’ont pas été suffisamme­nt anticipées et en dernier le reliquat du baby-boom de l’an 2000 », ajoute-t-il. Enfin, il ne faut pas oublier les élèves qui ont échoué au bac. Révolté par la situation, Abdelkrim Mesbahi a appelé «25 familles» à se mobiliser vendredi matin devant la préfecture de Nanterre. « On m’a répondu que mon fils avait été affecté, il fallait que je fasse avec et que, si je n’étais pas satisfaite, je n’avais qu’à faire un recours par recommandé à l’académie, s’exaspère Sylvie, qui a été reçue par un membre du personnel. On est dans un pays où l’éducation est reconnue, et là, on est en train de faire n’importe quoi avec nos enfants. » Abdelkrim Mesbahi a bon espoir que les choses s’arrangent : «J’ai l’impression que la direction de l’académie a pris la mesure de la situation. On m’a annoncé l’ouverture d’une division dans le Nord et une autre dans le Sud pour, d’une part, intégrer les nouveaux entrants en 2de, et, d’autre part, pour les élèves qui ont échoué au bac.» Le rectorat projette aussi de créer des modules sur mesure qui vont permettre aux élèves de terminale qui n’ont pas eu leur diplôme de préparer leur bac. En attendant, Abdelkrim Mesbahi continue de recevoir les doléances de ces élèves toujours sur le carreau, quinze jours après la rentrée.

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Pour intégrer un établissem­ent, des lycéens ont dû changer de spécialité­s.

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