Le 360 Paris Music Factory monte le son à la Goutte-d’Or
Le 360 Paris Music Factory, consacré à la création et à la diffusion musicale, a ouvert mardi soir
Après trois années de travaux, le 360 Paris Music Factory, sorti de terre au 32, rue Myrha, dans le quartier de la Goutte-d’Or (18e), a ouvert. Quelques heures avant le premier concert, mardi soir, 20 Minutes a fait le tour du propriétaire de ce lieu unique de 1000 m2 consacré à la création, la production et la diffusion musicale. A sa tête, Saïd Assadi, réfugié politique iranien et amoureux de la musique. Alors que la tendance à Paris, depuis quelques années, est plutôt à la fermeture qu’à l’ouverture de cafés-concerts, Saïd Assadi a conscience du tour de force qu’il opère avec son 360. « J’ai toujours vu la culture comme une urgence vitale quand le monde se trouble : le 360 est un rêve qui est devenu une incroyable aventure collective », claironne celui qui a commencé à imaginer ce projet « de partage avec une ambition sociale et solidaire » il y a bientôt dix ans.
Mille mètres carrés d’équipement sont répartis sur six niveaux d’un immeuble aux multiples facettes. La salle de concert modulable – 190 places assises, 290 assis-debout – doit accueillir 200 concerts par an. Plus haut dans l’immeuble, quatre résidences d’artistes permettent l’accueil simultané de huit artistes en création. « Toutes ces résidences sont connectées à la régie, donc les artistes peuvent s’enregistrer, se filmer», précise Saïd Assadi.
Côté cuisine, 150 repas seront servis chaque jour dans un restaurant de 70 couverts, avec produits en circuit court et prix accessibles, promet-on.
Enfin, une terrasse avec un potager et vue directe sur le Sacré-Coeur et l’église Saint-Bernard constitue le dernier étage de ce phare au carrefour des cultures. « Le bâtiment est moderne et connecté, mais il ne s’impose pas au quartier, se réjouit Saïd Assadi. C’est un lieu accueillant et ouvert sur la rue. Souvent, avec les lieux culturels, on a l’impression que c’est difficile d’accès et que c’est réservé à une élite. Pas ici. »
Du côté des concerts, la programmation du 360 est riche, sans cloisonnement. « La musique formatée nous fait perdre en sensibilité, insiste Saïd Assadi. Si on ne crée pas de modèles alternatifs, on devient complices d’une concentration dans la musique. Ce qui peut être dangereux pour la société. La culture musicale et la diversité de la création sont la solution.»
«Je vois la culture comme une urgence vitale quand le monde se trouble.» Saïd Assadi, fondateur du projet