Les Canadiens près de leurs sous après l’arrivée de Meghan et Harry à Vancouver
Les Canadiens ne veulent pas payer pour la sécurité du couple Harry-Meghan
Le prince Harry, Meghan Markle et leur fils, Archie, sont enfin réunis au Canada. Mais, après deux semaines de tempête médiatique et familiale à la suite de l’annonce de la mise en retrait du couple, le trio y trouvera-t-il un havre de paix? L’accueil est en tout cas loin d’être unanime dans ce pays membre du Commonwealth. Notamment concernant l’aspect financier. «Nous souhaitons la meilleure des chances à Meghan et Harry dans leur souhait de devenir financièrement indépendants », écrit la Fédération canadienne des contribuables dans une pétition déjà signée par 80000 personnes. Après ces politesses, elle demande au Premier ministre, Justin Trudeau, « de s’assurer que l’argent des contribuables ne sera pas utilisé pour supporter» le couple, ceci étant «incompatible» avec le nouveau mode de vie de la famille.
Le sujet est sensible : près de trois Canadiens sur quatre refusent de débourser le moindre cent pour participer à de tels frais, selon un récent sondage de l’institut Angus Reid.
Le 13 janvier, le quotidien Globe and Mail publiait un éditorial expliquant pourquoi «cela va plus loin que la possibilité, pour le gouvernement fédéral, de devoir trouver quelques millions de dollars supplémentaires». Selon l’équipe éditoriale, qui souhaite garder les membres de la famille royale à distance pour maintenir une monarchie « virtuelle », accueillir le duc et la duchesse de Sussex « ne correspond pas à la nature des relations établies de longue date entre le Canada et la Grande-Bretagne».
Un avis que ne partage pas le professeur Benoît Pelletier : « La monarchie est bien vivante et bien appréciée au Canada. Les pouvoirs du monarque sont essentiellement symboliques, comme ceux du gouverneur général et des lieutenants-gouverneurs, mais pas seulement ». L’arrivée de Harry et Meghan ravive les débats sur la monarchie constitutionnelle, à l’heure où 45 % des Canadiens ne souhaitent pas conserver ce régime à l’avenir, selon le même sondage réalisé par Angus Reid auprès de 1 200 personnes.
Flou du gouvernement
Justin Trudeau n’a pas encore confirmé à la reine Elisabeth la prise en charge par le Canada des frais de sécurité du couple et de leur enfant, évalués entre 1,7 et 10 millions de dollars par année. «Nous les soutenons dans leur décision, mais nous avons aussi des responsabilités », a déclaré le Premier ministre le 13 janvier dans une interview au réseau Global News, précisant qu’un «certain nombre de décisions» restaient à prendre par la famille royale et par les Sussex eux-mêmes.
Sur l’immigration, le gouvernement est plus clair. « Pour devenir des résidents permanents légaux du Canada, ils devraient présenter une demande dans le cadre de nos processus d’immigration normaux», a affirmé le ministère de l’Immigration à Radio Canada. Ni le duc de Sussex, ni son épouse n’ont donc automatiquement le statut de citoyen canadien.