LR et RN craignent une «manipulation»
«Camouflage». Les mesures instaurées par le gouvernement pour les élections municipales, qui auront lieu les 15 et 22 mars, font réagir l’opposition. Le ministère de l’Intérieur a annoncé le 15 janvier que, pour les communes de moins de 9 000 habitants (qui représentent 96 % des 34 960 communes de France), la «nuance» politique des candidats à la mairie ne serait plus enregistrée par les préfectures. «C’est une sorte de manipulation», dénonce Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France. L’organisation demande un nuançage obligatoire dans les villes de 1000 âmes et plus, et la création d’une nuance «sans étiquette et non inscrit». Pour LR, «la fixation de ce seuil porte atteinte à plusieurs principes tels que le droit à l’information ou la libre expression du suffrage », explique Damien Abad, député de l’Ain et patron du groupe à l’Assemblée. Le parti a déposé un recours auprès du Conseil d’Etat pour demander à la juridiction administrative de suspendre en référé la circulaire de l’Intérieur. Le Rassemblement national a aussi déposé un recours devant le Conseil d’Etat, mardi, pour demander «l’annulation » de la circulaire, considérant qu’elle « manque de base légale ».
« Si on a une déroute aux municipales, de toute façon, on ne pourra pas la maquiller», répond un cadre de la majorité face aux accusations de « manipulation» des résultats. «Si on était pernicieux, on aurait plutôt intérêt à imposer l’étiquette dans toutes les communes, car c’est plus facile de mettre une étiquette LREM à un maire d’une petite commune. »