Le budget ne fera pas que des heureux
La politique du gouvernement favorise-t-elle les Français les plus aisés ? Alors que le budget a été adopté en décembre, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a fait ses calculs. Il en ressort qu’en 2020 le pouvoir d’achat des ménages français continuera de progresser de 5,1 milliards d’euros. Gain moyen par ménage : 180 €, s’ajoutant aux 460 € versés l’an dernier à la suite du mouvement des « gilets jaunes». Cette année, trois mesures jouent, en particulier : la baisse de l’impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des foyers ainsi que la défiscalisation des heures supplémentaires, rétablie en 2019. Des mesures qui concernent près de 70 % des Français. L’OFCE remarque que le budget 2020 est « taillé pour les classes moyennes supérieures ». « Pour les ménages dont le niveau de vie est compris entre 1 860 € et 2 750 € par unité de consommation, la part des gagnants dépasse les 90 % », poursuit l’Observatoire. L’an dernier, les sommes consacrées au pouvoir d’achat étaient davantage réparties. « Au final, plus de la moitié des ménages appartenant aux 40 % des plus modestes devraient perdre aux mesures du budget 2020 », peut-on lire dans l’étude de l’OFCE. Bercy conteste en partie les méthodes statistiques de l’Observatoire. Le ministère estime à 2,3 % la hausse du niveau de vie des 10 % des ménages les plus pauvres depuis le début du quinquennat. Un chiffre qui intègre les effets d’autres mesures, dont le « reste à charge zéro » instauré par la réforme «100% santé».