Isabelle Balkany fait le show lors de son dernier conseil
Le couple, condamné pour fraude fiscale, avait annoncé qu’il renonçait à un nouveau mandat
La grande salle du conseil municipal de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) était pleine à craquer. Jeudi soir, Isabelle Balkany, maire par intérim depuis l’incarcération de son mari, Patrick, orchestrait son dernier conseil municipal. Le couple, condamné en première instance pour fraude fiscale et blanchiment aggravé, a annoncé en décembre, après avoir fait planer le doute, renoncer à un nouveau mandat. Certains administrés ont espéré jusqu’à la dernière minute la visite surprise de Patrick Balkany, libéré mercredi soir pour des raisons de santé après plus de cinq mois de détention. Mais c’est seule que la première adjointe a fait son entrée, accueillie par une standing-ovation. « Je suis dans un état second depuis hier », lâche-t-elle à peine assise. S’il est absent, explique-t-elle, c’est parce qu’il a passé une courte nuit – « il avait besoin de parler » – et doit se reposer en prévision d’une opération chirurgicale. « Mais il m’a donné une lettre pour vous », lance-t-elle. Pendant de longues minutes, l’édile a lu « l’histoire d’amour » qui lie son mari avec la ville dont il fut le maire entre 1983 et 1995 puis sans discontinuer depuis 2001. « En 1983, nous étions dans une petite ville en friche, livrée à elle-même… » Le public est conquis, les applaudissements redoublent à chaque fois qu’Isabelle Balkany évoque les faits d’armes de son mari ou prononce son nom.
« Ça m’a bien plu »
Le stand-up a parfois pris des allures de vaudeville lorsque le conseil est entré dans le vif du sujet. Habituée des joutes oratoires, Isabelle Balkany a sèchement rabroué Arnaud de Courson, candidat DVD à la mairie et opposant historique du couple. Des huées se sont fait entendre dans le public, sans parvenir à déstabiliser l’édile. Au terme de 1h45 de conseil, Isabelle Balkany a clos la séance sous les applaudissements. «J’ai pas été maire longtemps, mais ça m’a bien plu », a-t-elle lâché en quittant son fauteuil rouge.