Une chasse aux nazis plutôt comics
Disponible sur Amazon Prime Video, «Hunters», avec Al Pacino, est un pastiche de l’âge d’or des comics books
Après Angels in America sur HBO en 2003, Al Pacino interprète dans Hunters, avec jubilation et un accent yiddish bancal, son second rôle dans une série. Il campe Meyer Offerman, un rescapé d’Auschwitz, devenu le chef d’une bande de traqueurs de nazis dans l’Amérique des années 1970. Ce riche new-yorkais joue les justiciers afin d’empêcher l’édification du 4e Reich sur le sol américain.
Un ado aux airs de Peter Parker
La série, produite par Jordan Peele et disponible depuis vendredi sur Amazon Prime Video, est l’histoire de Jonah Heidelbaum, ado maussade façon Peter Parker (Spider-Man), qui vit avec sa grand-mère, Ruth, rescapée des camps de la mort. En 1977, elle se fait assassiner sous ses yeux. Jonah découvre alors que sa « safta » travaillait avec Meyer Offerman à l’élimination d’une société secrète rassemblant les fanatiques d’Hitler vivant en Amérique.
Hunters canalise l’esprit de l’âge d’or des comics américains. Les super-héros ont été créés par Stan Lee, Jack Kirby et Joe Simon, tous des enfants de familles juives immigrées, pour mener des batailles plus grandes que nature entre les forces du bien et du mal. Ici, impossible de ne pas penser à Shield contre Hydra. Il s’agit aussi d’une lettre d’amour au cinéma des Seventies et Al Pacino y fait figure de parrain. Hunters distille la même violence que celle des films de Tarantino, et en particulier de sa référence évidente, Inglourious Basterds. L’introduction des espions à la manière d’une bande-annonce de film de série Z fait entrer le spectateur dans le monde du pastiche. Mais malgré tout sa « grotesquerie », Hunters a clairement des intentions plus élevées. Hélas, avec son périlleux mélange des genres, la série n’obtient jamais l’intensité dramatique qu’elle semble viser.