«J’ai géré des choses plus lourdes que la Mairie de Paris»
La candidate Agnès Buzyn (LREM) présente ses propositions pour la capitale
« Je serai la ministre… la maire des solutions à Paris. » En plein entretien, ce lapsus rappelle que, il y a quelques jours encore, Agnès Buzyn était ministre de la Santé. Après l’abandon de Benjamin Griveaux, la voilà propulsée en pleine campagne pour représenter La République en marche dans la capitale.
Vous avez été désignée candidate à trente jours du premier tour. Peut-on devenir maire de Paris aussi vite ?
Je connais cette ville depuis toujours et, lorsque je vois la lente dégradation de la capitale, je constate que ce n’est pas parce qu’on a été maire de Paris qu’on fait preuve d’une capacité à gérer. Je suis une femme de dossiers, je sais diriger un collectif. J’ai été médecin, je connais les douleurs humaines, l’intime.
« S’improviser maire de Paris, c’est très dangereux », vous a attaquée lundi Rachida Dati. Comment être crédible auprès des Parisiens ?
Mon parcours et mon expérience sont autant de gages de crédibilité : sûreté des centrales nucléaires à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, où j’ai géré Fukushima, Institut national du cancer, présidence de la Haute Autorité de santé, puis ministre. Donc cet angle d’attaque va très vite se dégonfler, car je crois avoir géré des choses beaucoup plus lourdes et peut-être encore plus dangereuses que la Mairie de Paris.
Dimanche, vous avez présenté votre programme autour de deux axes : propreté et sécurité. Les mêmes que Rachida Dati. Le projet de la droite est-il une source d’inspiration ?
(Rires.) Non ! Mais ce que veulent les gens, c’est de la propreté et de la sécurité. Ce sont les plus gros échecs d’Anne Hidalgo. Cette ville a été délaissée. Il faut remettre de l’ordre.
Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrentes ?
D’abord, la lutte effrénée contre la pollution. Cette ville n’est pas assez préparée au changement climatique. Il faut verdir la ville, la dépolluer. La deuxième chose, c’est l’accompagnement des plus fragiles. Je propose par exemple un service public d’accompagnement des familles pour le maintien à domicile des personnes âgées.
Vous avez dit que les terrasses, notamment chauffées, étaient l’âme de Paris. Quels autres éléments définissent l’âme de la capitale ?
Mon plus grand plaisir, dans la vie, c’est de marcher dans les rues. C’est une ville où on se promène, où on s’émerveille devant un monument. L’âme de Paris, c’est ce plaisir. Mais je crois qu’il n’existe plus.
Parce qu’on ne prend plus le temps ?
Non, parce que les trottoirs sont jonchés de débris et de déchets, qu’ils sont mal entretenus et qu’on tombe, parce que des trottinettes barrent la route, parce qu’on a des motos couchées sur le bas-côté. Marcher dans Paris est devenu une course d’obstacles.